Opérer un cancer du rein d'emblée métastatique est inutile, et un traitement médical sans chirurgie est préférable, montre une étude présentée dimanche, écrit l'AFP.
Si pour les patients atteints, il y avait jusque-là le choix d'opérer ou non, avec dans tous les cas un traitement par la molécule sunitinib, l'étude a démontré que la chirurgie n'allongeait pas la vie.
«Ce sont des patients qui ont un pronostic assez sombre, donc si on peut leur éviter un mois d'hospitalisation pour une opération, cela en vaut la peine», a expliqué à l'AFP le professeur Arnaud Méjean, chef du service urologie de l'hôpital européen Georges-Pompidou (Assistance publique-Hôpitaux de Paris).
Les résultats, présentés devant le congrès de la Société américaine d'oncologie clinique (ASCO) à Chicago, montrent une «survie globale de 18,4 mois dans le groupe traité par sunitinib seul contre 13,9 mois dans le groupe traité par chirurgie et sunitinib», a précisé l'AP-HP.
Menée entre 2009 et 2017, l'étude a comparé 224 patients non opérés à 226 autres opérés, suivis par 79 centres de cancérologie français, britanniques et norvégiens.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 338.000 cas de cancer du rein ont été diagnostiqués en 2012.
La maladie touche principalement des hommes âgés de plus de 60 ans. Environ la moitié des patients présentent au moins un des trois grands facteurs de risque de la maladie: tabagisme, hypertension ou obésité.
D'après le professeur Méjean, «20% sont d'emblée métastatiques, et la question d'opérer ou non va concerner la moitié de ces patients-là». L'autre moitié est celle des patients «qui à l'inverse ont un gros volume métastatique et qu'il ne faut pas traiter».
«Ce n'est pas une chirurgie très simple, et parfois même c'en est une très lourde», a-t-il ajouté.
La chirurgie reste utile pour d'autres types de patients: ceux dont le cancer du rein est localisé, et ceux dont le cancer du rein est localement avancé mais pas encore métastatique.