Des sources de l'administration présidentielle italienne assurent que la liste des membres du gouvernement est prête depuis longtemps. Les partis de droite et populistes qui contrôlent le Parlement italien ont déjà laissé entendre qu'ils ne l'approuveraient pas, écrit le journal Kommersant.
Ces derniers temps, les nouvelles au sujet de la formation du gouvernement italien sont diffusées le soir afin d'éviter un impact trop important sur la bourse de Milan, qui a déjà perdu 200 milliards d'euros depuis les deux semaines de débat sur l'éventuelle coalition de la Ligue et du Mouvement 5 Étoiles (M5E). C'est manifestement en suivant cette logique que Giuseppe Conte a rendu compte au chef de l'État de sa tentative ratée de former le gouvernement dans la soirée de dimanche.
En cause: l'absence de consensus avec le Président concernant la candidature de Paolo Savona au poste de ministre de l'Économie. Connu pour ses mérites devant le pays au poste de directeur de la Banque d'Italie, ainsi que comme ministre de l'Industrie et du Commerce, Paolo Savona est un eurosceptique qui a élaboré le programme de sortie de l'Italie de la zone euro. Cet économiste est également tristement célèbre pour ses déclarations déplacées vis-à-vis de l'Allemagne: dans une étude, il a affirmé que la chancelière allemande Angela Merkel avait réussi à réaliser — cela dit, par des moyens pacifiques — le plan d'Hitler d'hégémonie allemande en Europe.
D'après les sources de l'administration présidentielle, Sergio Mattarella était prêt à accorder le poste de ministre de l'Économie à Giancarlo Giorgetti, considéré comme la main droite du leader de la Ligue Matteo Salvini. Mais ce dernier était inflexible: soit Savona, soit de nouvelles élections.
Le Président Sergio Mattarella a officiellement expliqué qu'il s'opposait à la candidature de Paolo Savona en tant que garant de la stabilité de la société et de l'économie italienne. Le Président craint que la présence du pays dans la zone euro soit remise en question, ce qui aurait des répercussions négatives pour l'Italie, menacerait l'épargne des citoyens et effraierait les investisseurs.
Toutefois, la bourse de Milan, qui avait d'abord réagi par une dynamique positive, est rapidement revenue à des indicateurs négatifs à cause de l'instabilité politique qui perdure en Italie. Les experts ne sont pas persuadés que le gouvernement technique parviendra à s'assurer un vote de confiance au Parlement. La Ligue, le M5E et le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi ont déjà laissé entendre qu'ils n'avaient pas l'intention de soutenir le gouvernement technique. Par conséquent, des législatives anticipées auront certainement lieu en automne, qui déboucheront sur une nouvelle confrontation entre les partisans de l'UE et les eurosceptiques.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.