Tandis que le projet de loi du ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer prévoyant l'interdiction des téléphones portables à l'école était examiné ce mardi par la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale, le portail The Local a analysé comment cette loi, si elle était votée, pourrait changer le quotidien scolaire.
En pratique, plusieurs questions doivent encore être résolues pour que l'interdiction puisse fonctionner. En guise d'exemple, il faut déterminer où les enfants doivent laisser leurs téléphones pendant les cours: la possibilité de leur octroyer des coffres spéciaux à ces fins a déjà été envisagée, mais l'option requiert un financement supplémentaire, ainsi que davantage d'espace libre dans les écoles.
Le ministre de l'Éducation a pour sa part souligné qu'«on laissera aux collèges le soin de choisir entre plusieurs modalités d'interdiction qui vont de la plus souple à la plus dure».
En ce qui concerne la sanction pour infraction au règlement adoptée dans tel ou tel collège, la plupart des écoles pratiquent déjà une confiscation des téléphones et demandent que leurs parents viennent les chercher dans l'établissement.
Les parents pour leur part se sont interrogés pour savoir comment le projet de loi sera en réalité mis en œuvre:
«Nous nous posons des questions sur la faisabilité de cette mesure», a affirmé le président de la Peep (Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public), Gérard Pommier.
Globalement, les associations d'enseignants s'accordent sur le fait que les portables, et plus précisément l'échange de messages, les notifications sonores et la navigation sur le Web, perturbent les cours. De surcroît, les portables sont un motif de plus de harcèlement entre élèves à propos duquel ils peuvent facilement échanger sur les réseaux sociaux.
Cependant, bien que les téléphones soient dans les faits déjà bannis des salles de classe, cette interdiction s'avère être régulièrement bafouée, reconnaissent les écoliers.