Dans l’assiette présidentielle: un menu symbolique pour Emmanuel Macron à St-Pétersbourg

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Pour mener les négociations, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se sont réunis jeudi autour d’une table qui a fait adopter un accent français aux grands classiques russes. Caviar, esturgeon, vin du sud de la Russie, mais aussi un bortch qui s’est marié avec du chèvre… Décryptage du menu présidentiel.

La diplomatie gastronomique est à nouveau entrée en action. Jeudi, Vladimir Poutine a invité Emmanuel Macron à négocier autour d'une table dressée à l'occasion de l'arrivée du Président français au palais Constantin. Dans l'ambiance somptueuse de cette résidence d'été de Pierre Le Grand, les deux chefs d'État ont eu l'occasion de contenter leurs papilles avec des plats savamment combinés et dont le choix ne doit rien au hasard. Le diable est-il dans les détails? Sputnik scanne à la loupe l'assiette présidentielle.

À en croire le menu consulté par Sputnik, tout a commencé avec le grand classique russe, des crêpes au caviar d'esturgeon. Ces œufs d'or proviennent traditionnellement d'Astrakhan, dans le delta de la Volga, et font la fierté de la table russe depuis l'époque tsarine.

À côté, un entremet au crabe, pas moins prisé que les œufs d'esturgeon. Géant des mers, ce crustacé est élevé à l'autre bout du pays, dans la région du Kamtchatka, et peut atteindre un poids de 10kg.

Après cette entrée en matière à la russe, vient un geste d'hommage à l'invité français: un bortsch froid associé au chèvre. Ce fromage si apprécié dans l'Hexagone est cependant loin de rencontrer autant de succès en Russie. En revanche, l'embargo alimentaire décrété par Moscou en 2014 a donné un sacré coup de pouce à la fromagerie, le pays produisant désormais plusieurs variétés de cet aliment.

Autre produit, d'ailleurs sanctionné par la Russie, la pomme. Sur la table présidentielle elle était servie caramélisée. Comme dans le pays de Pouchkine, ces fruits sont traditionnellement préparés au four ou salés, faudrait-il y chercher encore une touche étrangère?

Pour le plat principal, encore un mariage russo-français. Proposition du chef: un steak d'esturgeon au fenouil ou du cerf aux artichauts. Très apprécié encore par Pierre Le Grand, ce poisson est l'incontournable de la haute cuisine nationale tandis que le cerf est sans doute un hommage aux peuples russes du nord. Le choix des légumes fait quant à lui un petit clin d'œil à la gastronomie européenne, apportant à nouveau une balance diplomatique avant de le rompre quand même avec le vin. Les traditionnels cépages français Chardonnay et le Merlot 100% «Made in Russia» font honneur à Emmanuel Macron, mais rappellent au passage qu'il est quand même invité à ce dîner.

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Grand amateur d'histoire et de symboles — rappelons simplement la rencontre à Versailles l'année dernière qui en débordait — Emmanuel Macron a certainement déchiffré ce message crypté transmis de Moscou. Mais qu'y a-t-il lu? Les traditions, les racines, mais aussi l'ouverture au dialogue et le respect d'autrui. Pourquoi ne pas désormais adoucir un peu les relations entre Paris et Moscou, à l'instar de ce gâteau au chocolat servi en fin de repas pour mettre un point sucré à ce dîner présidentiel.

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