Plus de 120 délégués internationaux se sont rassemblés le 25 mai pour entendre le verdict accablant du Tribunal permanent des peuples sur la Turquie et les Kurdes au Parlement européen, à Bruxelles. D'après les juges du TPP et la délibération officielle, «le Président de l'État turc, Recep Tayyip Erdogan, porte une responsabilité directe dans les crimes de guerre et les crimes d'État commis en particulier dans les villes du sud-est de l'Anatolie».
Le Tribunal permanent des peuples a recommandé de «mettre fin à toutes les opérations militaires menées par l'armée turque en Syrie et doit retirer ses troupes à l'intérieur des frontières nationales», selon la délibération officielle publiée par le TPP. Il a aussi demandé la libération de tous les prisonniers politiques.
Les juges du TPP avaient examiné les faits commis par les Turcs dans les villes de Nusaybin et Cizre, ainsi que dans la province de Diyarbakir et présentés pendant une audition de deux jours à Paris où ils ont entendu «des témoins et des experts inclus dans l'ordre du jour de la session du TPP». Le président du tribunal a reconnu que les «crimes de l'État turc» incluaient des bombardements d'infrastructures, de châteaux d'eau et des tirs contre des civils «même ceux agitant des drapeaux blancs».
Selon The Morning Star, les témoins ont raconté des atrocités commises par l'État turc, incluant les tirs dans le ventre de Guler Yamak quand elle était enceinte de huit mois et était en train d'aller à l'hôpital pendant un bombardement de Cizre.
Le Tribunal a souligné que la cause principale du conflit était «le déni par la République de Turquie du droit du peuple kurde à l'autodétermination à l'intérieur de l'État».
Erdogan a ignoré des appels du Tribunal permanent des peuples (TPP). Il n'a pas assisté à l'audition et n'a pas soumis d'éléments de preuve contestant ces charges.