L'affaire remonte au début de l'année 2017, alors que l'Algérie vivait au rythme d'émeutes contre la nouvelle loi de Finances. Dans la foulée, le ministre Abdelmedjid Tebboune accuse les Israéliens de déstabiliser l'Algérie. Merzoug Touati, un Kabyle de Béjaïa qui tient un blog, accorde aux Israéliens un «droit de réponse», via une vidéoconférence avec Hasan Kaabiah, l'un de leurs porte-parole au ministère des Affaires étrangères.
Arrêté le 27 janvier 2017, il doit répondre d'accusations d'espionnage, mais aussi d'incitation à la rébellion, à travers un post sur sa page Facebook qui appelait à poursuivre les manifestations contre la loi de Finances. Selon des sources judiciaires alors citées par la chaîne Annahar, le prévenu aurait avoué des connexions douteuses avec des parties israéliennes.
Au terme d'un an et demi de détention, et nonobstant sept grèves de la faim, la Cour criminelle de Béjaïa prononce son verdict. L'incitation à la rébellion est écartée, mais l'intelligence avec une puissance étrangère pour «nuire à la situation militaire ou diplomatique de l'Algérie», retenue.
Peine capitale prononcée contre une espion du Mossad
— Justice 4 Palestine!❌#ICC4israelNow❌#EndApartheid❌ (@Esmeralda78210) 24 апреля 2018 г.
L’Algérie est un pays d’une intransigeance jamais démentie sur la Palestine,à l’heure où des appels à la normalisation avec🇮🇱fusent dans des pays du Golfe opposés à l’Iranhttps://t.co/CPF9rszgvL#GroupPalestine#قروب_فلسطيني pic.twitter.com/SH1WYHOOIc
Tout autre était, toutefois, le contexte de cette première affaire, qui n'a valu à ses protagonistes que l'indignation nationale. Jeune blogueur d'une trentaine d'années, au chômage, Merzoug Touati a pu, nonobstant la gravité des charges retenues contre lui, rassembler de nombreuses voix solidaires. Au-delà des Reporters sans Frontières, Amnesty International…
#Algérie, 10 ans de prison pour le blogueur Merzoug Touati, RSF dénonce une condamnation disproportionnée et injustifiée
— RSF_Afrique-du-Nord (@RSF_NordAfrique) 24 мая 2018 г.
#Algeria #Urgent: Bejaia court just sentenced blogger Merzoug Touati to 10 years in prison and a fine of 50.000 Algerian dinars https://t.co/DZWtV6nOcn pic.twitter.com/1dVJRTTwWV
— Amnesty North Africa (@AINorthAfrica) 24 мая 2018 г.
… c'est surtout la sympathie de nombreux Algériens qui s'est exprimée sur la Toile. Malgré une culture antisioniste très forte en Algérie, nombreux sont ceux qui ont trouvé le jugement disproportionné et l'affaire manquant de crédibilité.
Touati MERZOUG accusé d'espionnage avec Israël est condamné a 10 ans de prison et 50000DA d'amende. Une condamnation d'un tel ridicule, il avait quoi comme informations stratégiques et secrètes à vendre un blogueur chômeur? Psychose et délires même chez nos juges.
— Nassira Belloula (@NBelloula) 24 мая 2018 г.
Au cours du siècle dernier, l'Algérie a engagé par deux fois ses troupes contre les Israéliens. En 1967, lors de la Guerre des Six Jours, la fin des hostilités a acculé les troupes algériennes envoyées par le président Houari Boumediene à un retour au bercail. En 1973, toutefois, l'armée algérienne a largement participé aux combats, de façon souvent décisive.