Accusé de terrorisme par le Venezuela et Cuba, Luis Posada Carriles s'était volontairement engagé en 1961 dans l'opération 40, nom de code du débarquement à la baie des Cochons, fomenté par la CIA et dont l'objectif était de renverser le nouveau gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro. Il a également été impliqué dans l'attentat contre le vol 455 de la compagnie Cubana Aviacion qui a fait 73 morts en 1976.
«Nous avons appris qu'il était décédé, mais le peuple cubain ne ressent pas de répulsion et n'aspire pas à la vengeance. Nous savons comment il était, à qui il servait et quel était son objectif», a déclaré à Sputnik Elvis Rodriguez, de l'Institut de l'histoire de Cuba.
Et d'expliquer que le peuple cubain aspirait toujours à la justice, mais à une justice juridique.
«Le plus grave est qu'avec sa mort, il est resté impuni au regard de la loi, du tribunal. Jusqu'à la fin de ses jours, il s'est trouvé sous la protection de ceux qui l'avaient enrôlé», a regretté l'interlocuteur de l'agence.
En 1997, une série d'explosions ont secoué La Havane et plus précisément ses sites touristiques, crimes dont la responsabilité revenait à Posada Carriles. Une personne a été tuée et quatre autres blessées. En outre, le tourisme cubain en a pâti. Le Miami Herald a publié les résultats de l'enquête qui témoignait de l'implication dans ces attentats d'un groupe de criminels salvadoriens et de Carriles.
«C'est ainsi que l'impérialisme américain forme ses agents», a constaté l'historien cubain.
Et de rappeler qu'en Amérique latine, le nom de Carriles était lié à une multitude de complots. Le Venezuela figurait parmi les pays qui réclamaient son extradition, mais les États-Unis affirmaient qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves à charge contre lui.
«Il a mis la main sur toutes les mauvaises choses qui sont arrivées aux Cubains. Aussi, est-il impardonnable qu'il n'ait pas payé pour ses crimes», a conclu M.Rodriguez.
Luis Posada Carriles figurait parmi les exilés cubains anticastristes les plus notoires aux États-Unis. Tout au long de sa vie, il a été militaire, agent de la CIA et policier au Venezuela.
Après l'armée américaine, en 1965, il est recruté par la CIA qui en fait un de ses instructeurs. En 1968, il quitte les États-Unis pour le Venezuela. Il travaille jusqu'en 1976 pour la DISIP, les renseignements vénézuéliens, en tant qu'agent double pour le compte des Américains.