Kiev a porté sur la liste des organisations sanctionnées les agences Rossiya Segodnya et RIA Novosti Ukraine en bloquant l'accès à leurs sites internet, indique un document publié sur le site du Président ukrainien Piotr Porochenko.
Parmi les sites frappées par les sanctions et auxquels l'accès a été bloqué figurent notamment «россиясегодня.рф», «sputniknews.com», «ria.ru», «rsport.ria.ru», «1prime.ru», «realty.ria.ru» и «rian.com.ua».
Le décret présidentiel ordonne également de «geler les avoirs des agences citées, de limiter ou de cesser de leur fournir des services de télécommunication et de leur interdire l'utilisation des réseaux publics de télécommunication».
Le 15 mai, plusieurs agents du Service de sécurité d'Ukraine (SBU) ont fait irruption dans les locaux abritant l'agence de presse russe RIA Novosti Ukraine à Kiev. L'intervention du SBU est survenue quelques heures après l'arrestation de Kirill Vychinski, chef du site RIA Novosti Ukraine, qui a la double citoyenneté russe et ukrainienne. Il est accusé de haute trahison. Jeudi, le tribunal de la ville ukrainienne de Kherson a prononcé sa mise en détention provisoire de deux mois.
Les réseaux sociaux ont condamné cette violation des droits des journalistes avec le hashtag #TruthNotTreason.
Le cas de Kirill Vychinski est loin d'être unique. Les atteintes à la liberté de la presse et les poursuites contre les journalistes en Ukraine ont atteint une envergure alarmante. Le journaliste Vassili Mouravitski a été arrêté en août 2017 à Jitomir par les forces spéciales du SBU et inculpé pour «haute trahison» et «atteinte à l'intégrité territoriale.» Dmitri Vassilets et Evgueni Timonine ont été condamné «pour séparatisme» en septembre 2017 à 9 ans de prison avant d'être remis en liberté début 2018.
Igor Goujva, le rédacteur en chef du site Strana.ua a dû quitter l'Ukraine en février 2018 pour demander l'asile politique en Autriche. Voici seulement quelques noms parmi tant d'autres de journalistes dont le travail d'information n'a pas été du goût de Kiev.
Dans une lettre signée par les chefs des rédactions de «R-Sport», «Match TV», «Sport FM» et «championat.com», les journalistes appellent à agir sur les autorités ukrainiennes pour obtenir le plus rapidement possible la libération de Kirill Vychinski.