Le Guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, a dressé mercredi une liste de sept conditions qui devront être respectées par les puissances européennes sous peine de voir Téhéran dénoncer à son tour l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.
Sur son site internet, Ali Khamenei exige des puissances européennes qu'elles préservent les ventes de pétrole iranien des sanctions américaines à venir et, deuxième condition, qu'elles continuent d'en acheter.
«Il faut que l'Europe garantisse pleinement les ventes de pétrole iranien. Si les Américains venaient à pénaliser nos ventes de pétrole, il faudra que les Européens compensent et achètent du pétrole iranien», a-t-il dit.
L'ayatollah Khamenei attend par ailleurs des banques européennes qu'elles préservent le commerce avec la République islamique.
Comme quatrième condition, l'Iran exige que l'Allemagne, la France et la Royaume-Uni, signataires de l'accord de 2015, promettent de ne pas chercher à rouvrir de négociations sur le programme iranien de missiles balistiques ni, cinquième condition, sur la politique régionale de Téhéran.
Le Guide, qui reproche aux Européens d'être restés silencieux face aux «violations américaines répétées» de l'accord de Vienne de juillet 2015, leur demande de sortir de ce silence et de «prendre position contre les nouvelles sanctions américaines».
Début mai, la tension est montée d'un cran autour du programme nucléaire iranien après la décision des États-Unis de se retirer de l'accord de juillet 2015, annoncée par le Président Trump le 8 mai dernier. Aux termes de l'accord, l'Iran doit brider son programme nucléaire et ne jamais chercher à obtenir la bombe atomique en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales visant la République islamique. Donald Trump a également déclaré que Washington rétablirait les sanctions imposées à Téhéran et suspendues suite la signature de l'accord de 2015.
Les signataires européens de l'accord de Vienne, officiellement nommé Plan d'action global conjoint ont promis de faire tout leur possible pour le sauver, malgré le retrait américain, notamment pour préserver les relations commerciales et les investissements pétroliers qui ont repris après son entrée en vigueur.