«Je viens pour convaincre», annonce Arash Derambarsh, quelques jours avant d'atterrir à Saint-Pétersbourg pour le Forum économique international.
Durant ce «Davos russe», où les responsables politiques se réunissent à l'invitation de Vladimir Poutine, l'élu municipal de Courbevoie participera à une table ronde sur les inégalités, le 24 mai.
«L'angle des inégalités sociales est une bonne accroche», explique M. Derambarsh, qui répond à l'appel du Président et du gouvernement russes, afin de «valoriser la loi française et la faire appliquer en Russie».
Une loi «facile à mettre en place», et qui a permis « la distribution de plus de 10 millions de repas par an », se félicite l'élu. Grâce à elle, « n'importe quel citoyen peut créer sa propre association, d'obtenir une habilitation et de réclamer les invendus alimentaires au supermarché» qui s'expose à 3.750 € d'amende en cas de refus.
À l'aube de son quatrième mandat, qu'il remporta le 18 mars dernier, Vladimir Poutine s'est engagé à réduire de moitié la pauvreté dans son pays: «Nous devons […] réduire en six ans au minimum par deux le taux de pauvreté», déclarait-il devant le Parlement, soulignant que le nombre de personnes confrontées à la pauvreté en Russie était passé de 42 millions en 2000 à 16,1 millions en 2014.
Il est remonté à environ 20 millions actuellement: une pauvreté accentué par l'effondrement des cours du pétrole, des sanctions occidentales, de l'envolée des prix et donc d'une chute importante du pouvoir d'achat et de la consommation.
«Le président Poutine est très soucieux de la protection des plus faibles», avance Arash Derambarsh, confiant. «C'est un point que nous partageons.»
Mais comment convaincre dans un pays où la responsabilité environnementale est si peu abordée, où les décharges publiques occupent «l'équivalent de la superficie de la Suisse», et où le tri des déchets n'en est encore qu'à ses balbutiements?
«On jette tout dans le même sac et même si on veut trier, pas le choix… car dans tous les cas, ça va finir dans le même camion à poubelle, où tout est mélangé», déplore Ksenia, une jeune moscovite, qui relativise néanmoins sur la propension des Russes à jeter des denrées. «La lutte contre le "gaspillage alimentaire" est plus liée à l'orthodoxie et aux années d'après-guerre. Depuis l'enfance, on dit que c'est mal de jeter le pain et la nourriture.»
«J'ai fait plus de 30 pays dans le monde pour valoriser cette loi française», explique-t-il. L'objectif, c'est que cette loi devienne une loi Européenne et la déployer partout dans le monde», conclut l'élu, qui a du pain sur la planche.