«On n'avait aucune chance» dans l'attaque à Marseille: un policier témoigne

© AFP 2023 Boris HORVATFrench soldiers, policemen and firefighter vehicles are seen at the site of a police search at the home of one of the two men arrested, as they were suspected of preparing an attack just days ahead of the first round of France's presidential vote on April 18, 2017 in the third district of Marseille.
French soldiers, policemen and firefighter vehicles are seen at the site of a police search at the home of one of the two men arrested, as they were suspected of preparing an attack just days ahead of the first round of France's presidential vote on April 18, 2017 in the third district of Marseille. - Sputnik Afrique
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Au lendemain de l'attaque à la Kalachnikov survenue à Marseille lundi soir, un agent des forces de sécurité, qui était dans le groupe d'intervention, prend la parole pour raconter comment s'est déroulée la course-poursuite des individus cagoulés qui avaient ouvert le feu et blessé un passant.

Tandis qu'une fusillade a éclaté lundi dans la cité Busserine, dans le 14e arrondissement de Marseille, il était sur place avec le groupe d'agents des forces de l'ordre qui sont intervenus pour arrêter les assaillants qui avaient pris la fuite à bord de deux Mégane RS. Cité par BFM TV, ce fonctionnaire s'est plaint de la faible puissance des véhicules de police et a constaté qu'ils ont vite perdus de vue les criminels.

«On n'avait aucune chance» de rattraper une Mégane RS, a-t-il affirmé. «Les véhicules qu'on a ne sont pas adaptés, ils sont trop lourds, avec le matériel qu'on nous a donné, on ne peut pas coller un véhicule comme ça.»

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La police pouvait atteindre «les 100 km/h» ce qui a permis aux agresseurs de la distancer «parce qu'ils avaient un véhicule très puissant». Certains des véhicules de police ont plus de 100.000 km au compteur, a-t-il poursuivi, ajoutant que leur hiérarchie le sait, l'État le sait: «Qu'on ne dise pas que le ministère ne le sait pas.»

Un de ses collègues a été «mis en joue» par une Kalachnikov pendant la poursuite et l'agent a constaté que les assaillants en avaient encore sur eux:

«J'avais un fusil d'assaut […] je n'en avais qu'un seul. Eux, ils avaient plus qu'une Kalachnikov sur eux. Mon sentiment, c'est qu'on y serait passés.»

Pourquoi le groupe d'intervention a-t-il décidé de ne pas faire barrage aux malfaiteurs? La décision a été prise très vite pour éviter davantage de blessés parmi les civils, s'est rappelé le policier.

«Si on s'était permis de les coincer ou les bloquer il y aurait eu de gros dégâts. Il faut penser qu'on avait des civils autour, beaucoup de civils et surtout il y avait des enfants […] Il y aurait eu des innocents qui seraient morts».

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Grâce aux informations parues la télé, les malfaiteurs connaissaient les horaires des forces de l'ordre, comment elles étaient équipées: «Donc c'est clair, ils savent que nos véhicules ne sont pas adaptés pour les rattraper, et ils en profitent.»

La question qui fâche concerne l'absence de peur chez les agresseurs.

«Ils ne craignent ni la police ni la justice», a déploré l'agent de police, ajoutant que ses collègues et lui «sont des pères de famille, ils se sont demandés s'ils allaient revoir leurs enfants. Demain je ne serais pas étonné qu'il y ait une fusillade, tout simplement».

Une fusillade a éclaté lundi dans la cité Busserine, dans le 14e arrondissement de Marseille. Des hommes cagoulés et armés de Kalachnikov ont ouvert le feu et ont blessé un passant à la tête. L'attaque semble «relever du narco-banditisme des cités», a estimé le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, lors d'une conférence de presse qu'il a tenue mardi.

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