Interrogé par le portail Atlantico, Laurent Chalard, qui a soutenu une thèse de géographie à l'Université Paris-IV Sorbonne et est expert au Centre européen des affaires internationales (ECIA), souligne l'existence, mise en évidence par les chercheurs allemands, d'une certaine corrélation entre l'élévation du niveau des revenus et l'augmentation du taux de fécondité.
«La fécondité est, en règle générale, désormais plus élevée dans les régions au plus haut niveau de vie, que sont les grandes métropoles d'Europe occidentale, l'Ile de France en constituant un exemple-type, que dans les régions aux revenus moindres, c'est-à-dire les campagnes», a souligné l'expert.
«Si l'on prend le cas de la France, les indices de fécondité les plus élevés en 2015 se retrouvent dans les départements franciliens les plus pauvres, la Seine-Saint-Denis (2,46 enfants par femme) et le Val d'Oise (2,29 enfants par femme)», a constaté M.Chalard.
Il est certain que cette tendance est corrélée à un autre facteur, celui de l'immigration de main d'œuvre peu qualifiée.
«A contrario, les départements affichant les revenus les plus élevés, Paris (1,54 enfant par femme) et les Hauts-de-Seine (1,93 enfant par femme) ont une fécondité bien moindre», a ajouté M.Chalard.
«Si les régions de l'Ile de France ou du Grand Londres ont effectivement des revenus plus élevés et une fécondité plus importante, c'est le produit d'un autre facteur, l'immigration extra-européenne. […] Sans cette immigration, la corrélation [entre des revenus et le taux de fécondité, ndlr] n'existerait pas», a conclu Laurent Chalard.