Les imitateurs russes Vladimir Kouznetsov et Alexeï Stolyarov, alias Vovan et Lexus, ont fait une farce à Tom Rogan, journaliste américain qui a récemment publié un article appelant l'Ukraine à bombarder le pont de Crimée. Les humoristes se sont fait passer pour le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavel Klimkine.
«Si tes actions indignent le Kremlin, ça veut dire que tu fais une bonne chose», a estimé Rogan après que «Pavel Klimkine» lui a transmis des remerciements de la part du Président ukrainien Piotr Porochenko.
Rogan a également fait savoir que son père travaillait au département d'État américain et qu'il «s'impatientait» de lui annoncer qu'il avait discutait avec «Pavel Klimkine».
Lexus et Vovan ont aussi demandé à Rogan, de la part du ministre ukrainien, de soutenir l'arrestation du rédacteur en chef de RIA Novosti Ukraine Kirill Vychinski:
«Oui, je le ferai. Comme vous le savez, il travaillait pour Poutine. Il a essayé de faire la guerre sur notre territoire, comme si c'était aux États-Unis, comme Russia Today.»
À l'issue de la conversation, Tom Rogan a partagé sa joie d'avoir discuté avec le ministre ukrainien sur son compte Twitter, pourtant, sa joie n'a pas duré longtemps. Le vrai Pavel Klimkine y a vite réagi et a fait savoir que ce n'était pas lui avec qui le journaliste américain avait parlé.
Tom Rogan a dû répondre:
«Les Russes m'ont piégé hier», a-t-il publié sur Twitter.
Il a ensuite insisté sur le fait que Vovan et Lexus travaillaient, d'après lui, pour le renseignement russe, mais a confirmé qu'il était «extrêmement créatif».
D'après Vovan et Lexus, lorsque Rogan a publié un tweet saluant «une conversation magnifique» avec le ministre ukrainien, il a montré son incompétence journalistique:
«La vérification des faits est la règle numéro un. Rogan n'a pas suivi cette règle, donc on a montré son inaptitude professionnelle.»
L'article a suscité une vague d'indignation en Russie. Dans un communiqué, la diplomatie russe a affirmé que la liberté d'expression ne pouvait justifier un appel aux attentats et aux meurtres. Le Kremlin a de son côté qualifié la publication de «folie».