Sanctions US contre l’Iran: «une arme» qui détruit les richesses françaises, selon Bercy

© AP Photo / Kamil ZihniogluBruno Le Maire
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Les sanctions contre l’Iran rétablies par Washington «ne sont pas acceptables», estime le ministre français de l'Économie et des Finances. Selon lui, la France et d’autres pays de l’UE peuvent créer des structures financières indépendantes afin de contourner les mesures restrictives américaines.

Le ministre français de l'Économie et des Finances Bruno le Maire a dénoncé dans une interview pour le Figaro le rétablissement des sanctions économiques américaines suite au retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, en qualifiant ces mesures d'«arme» qui porte atteinte à l'économie et aux valeurs françaises.

«Les sanctions extraterritoriales ne sont pas seulement une arme de dissuasion, elles sont une arme tout court. Elles détruisent de la valeur, des richesses pour notre pays, des emplois dans les entreprises qui font du commerce avec les États qui sont visés par les sanctions américaines», a-t-il martelé.

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Selon lui, la France et d'autres pays européens ont l'intention de «continuer à faire du commerce légitime avec l'Iran».

«Les sanctions économiques extraterritoriales ne sont pas acceptables. Les États-Unis n'ont pas à être le gendarme économique de la planète», a ajouté le ministre français.

Il a également souligné que ces mesures pénalisent en premier lieu les pays européens. Comme moyen de résistance à la pression américaine, M. le Maire a suggéré la création d'«une institution financière indépendante» afin de financer les opérations des entreprises européennes avec leurs partenaires étrangers. Une telle mesure est prévue par le règlement européen de 1996 sur la protection contre les effets de l'application extraterritoriale d'une législation adoptée par un pays tiers.

«La construction d'un outil financier européen est une des clés stratégiques de notre réponse aux sanctions américaines. Nous étudions plusieurs possibilités à ce sujet, comme le recours à la Banque européenne d'investissement ou la création le cas échéant d'une institution ad hoc qui aurait pour vocation d'être totalement autonome et indépendante», a-t-il précisé.

Le 8 mai, le Président américain a annoncé sa décision de retirer les États-Unis de l'accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien. Le Plan d'action global commun (PAGC) est un accord signé à Vienne, le 14 juillet 2015, par les huit parties suivantes: les pays du P5+1: les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) et l'Allemagne, ainsi que l'Union européenne et la République islamique d'Iran. Le locataire de la Maison-Blanche a également annoncé le rétablissement de toutes les sanctions levées suite à l'adoption de cet accord.

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