Les pays occidentaux ne doivent pas fermer les yeux sur ce qui se passe en matière de liberté d’expression en Ukraine, estime le ministère russe des Affaires étrangères suite à la récente arrestation à Kiev du journaliste russe Kirill Vychinski.
«Nous demandons à nos partenaires étrangers de prêter une attention particulière à l'anarchie juridique qui prévaut en Ukraine ainsi qu’à la lutte sans scrupule contre toute dissidence. Nous attendons à ce que les structures internationales des droits de l'Homme et des journalistes ne restent pas indifférentes au destin de Kirill Vyshinski», indique un communiqué du ministère.
La diplomatie russe a appelé Kiev à «libérer immédiatement Kirill Vychinski».
À son tour, l’avocat du journaliste a souligné que l’arrestation de son client était liée à ses activités professionnelles.
«Des soupçons [de haute trahison, ndlr] suite aux articles publiés sur le site RIA Novosti Ukraine à partir de l’année 2014 jusqu’aujourd'hui», a déclaré Andreï Domansky, répondant à une question sur ce qui est exactement reproché au journaliste par les autorités ukrainiennes.
Plus tôt dans la journée, le journaliste a été placé en détention provisoire pour deux mois jusqu’au 13 juillet 2018 sur décision du tribunal de la ville ukrainienne de Kherson.
Son avocat a indiqué que la défense de M.Vychinski ferait appel de cette décision.
Le 15 mai, plusieurs agents du Service de sécurité d'Ukraine (SBU) ont fait irruption dans les locaux abritant l'agence de presse russe RIA Novosti Ukraine à Kiev. L'intervention du SBU est survenue quelques heures après l'arrestation de Kirill Vychinski, le chef du site RIA Novosti Ukraine, qui a la double citoyenneté russe et ukrainienne. Il est accusé de haute trahison.
Les réseaux sociaux ont condamné cette violation des droits des journalistes avec le hashtag #TruthNotTreason.
Par le passé, Kiev a à plusieurs reprises pris des mesures de rétorsion à l'encontre de journalistes russes, les expulsant du pays en raison de reportages qui n'étaient pas à son goût.
Moscou a systématiquement condamné ces expulsions en dénonçant une «discrimination à l'égard des médias russes».