Décret de Poutine, Iran, sanctions… La sénatrice Valentina Matvienko se confie à Sputnik

© Sputnik . Vitaliy Belousov / Accéder à la base multimédiaValentina Matvienko
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Dans une interview accordée à Sputnik, la Présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement) Valentina Matvienko a soulevé les questions les plus brûlantes non seulement de politique internationale, mais également concernant la Russie au seuil du nouveau mandat de Vladimir Poutine.

Le retrait des États-Unis du Plan global d'action conjoint (JCPOA) et ses conséquences, la situation dans la péninsule coréenne, la politique de sanctions entre la Russie et l'Occident, l'affaire Skripal, voici les questions qui agitent la communauté internationale et déterminent la prise de décisions sur l'échiquier mondial. Le décret de Vladimir Poutine du 7 mai sur les enjeux nationaux, les objectifs stratégiques du développement de la Russie jusqu'en 2024 s'inscrit aussi dans ce contexte, car il «détermine ce qui est important» pour le développement de la Russie, comme l'a estimé dans un entretien avec Sputnik la Présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement) Valentina Matvienko.

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«Ce que j'aime le plus dans ce document, c'est qu'il est très concret. Il y a des indicateurs concrets: comment augmentera l'espérance de vie, ce que nous devons faire, dans quels domaines et quels chiffres nous devons atteindre. C'est un acte très responsable de la part de notre Président parce que désormais la société civile, ainsi que les citoyens, pourront contrôler la façon dont le pouvoir réalise les engagements pris dans ce document important et stratégique».

Valentina Matvienko a précisé qu'il faudrait certainement élaborer de nouvelles approches, de nouveaux points de vue et de nouvelles décisions. Selon elle, cela ne veut pas dire que le cap sera changé, car il a déjà démontré sa viabilité, mais il ne doit pas être poursuivi de façon mécanique.

«L'objectif principal est fixé: être dans le Top-5 des pays les plus développés du point de vue économique. C'est un objectif qui est très difficile à atteindre car ceux qui font aujourd'hui partie de ce Top-5 progressent eux aussi, se développent. Donc, pour atteindre un objectif si ambitieux il faut faire d'énormes efforts, et cela demande au gouvernement non seulement un travail très intense sans perdre de temps, sans remettre au lendemain la prise de décisions, mais aussi l'élaboration d'approches et des décisions innovantes».

Réfléchissant sur le fonctionnement du gouvernent russe, la sénatrice a noté qu'il fallait changer le style de travail, se doter des technologies numériques, élargir le potentiel des experts afin de pouvoir être à l'écoute des différents courants économiques et sociaux.

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«Je pense à une équipe de personnes partageant les mêmes idées afin de réaliser les buts et les objectifs fixés dans le décret présidentiel. C'est dans ce but qu'elles doivent travailler comme un mécanisme bien huilé, comme une montre suisse. La réciprocité, le soutien, le travail en commun, la coordination, ne pas se refiler les choses l'un à l'autre, c'est en ce sens que la compatibilité psychologique au sein du cabinet des ministres est importante. C'est alors que tout réussira et ira plus vite», a indiqué Valentina Matvienko.

Outre le développement de la Russie jusqu'en 2024, la sénatrice russe a également soulevé dans une interview accordée à Sputnik les questions les plus brûlantes de la politique internationale, dont le retrait des États-Unis de l'accord nucléaire iranien.

«Ce n'est pas un simple retrait des États-Unis de l'accord. C'est en fait un accord multilatéral qui a été approuvé par une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies, cela signifie qu'il a acquis le statut de document international extrêmement important. C'est pourquoi un tel retrait de cet accord constitue une très grave violation du droit international. Je crois que par ces actions Washington a montré une absence monstrueuse de responsabilité. On ne peut pas ne pas se rendre compte de ce qui va se passer ensuite: la confiance est détruite, on a vu apparaître un facteur d'imprédictibilité de la politique, d'instabilité des accords conclus».

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Valentina Matvienko a ajouté que ce serait une catastrophe si les pays signataires cèdent à la pression des États-Unis, s'ils acceptent les sanctions extraterritoriales qui seraient adoptées non seulement contre l'Iran mais aussi contre les sociétés qui font des affaires avec l'Iran.

Quant à l'impact du retrait des États-Unis de l'accord nucléaire iranien sur l'avenir du dialogue entre les deux Corées, Valentina Matvienko a indiqué que «les déclarations qui sont faites par les deux Corées et les États-Unis aspirent à un optimisme prudent».

«On a enfin pu sortir de la tendance à la déstabilisation, arrêter de tomber dans le précipice. J'y vois un grand apport fait par notre pays, par la Chine, par d'autres membres de la communauté internationale qui ont poussé les parties à renoncer à la politique de la confrontation, d'ultimatums, de rapport de force».

La Présidente du Conseil de la Fédération a également annoncé que la Russie continuerait à prendre des mesures de rétorsion symétriques si les États-Unis ou d'autres pays se décident de nouveau à un renforcement des sanctions contre la Russie:

«La vie montre que les mesures symétriques sont en général les plus ressenties et les plus efficaces. C'est l'effet du boomerang qui a eu lieu dans ce cas-là. La loi sur les contre-sanctions à l'encontre des États-Unis quittera bientôt les murs de la Douma (chambre basse du Parlement), les décisions qui seront prises conformément à cette loi par le gouvernement produiront sans doute cet effet-là. Des sociétés américaines, de nombreux secteurs de l'économie des États-Unis ressentiront des conséquences négatives».

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Malgré le contexte des sanctions et la situation provoquée par l'affaire Skripal, Valentina Matvienko entrevoit des perspectives de réchauffement dans les relations russo-britanniques:

«En même temps, entre la Russie et le Royaume-Uni, entre les peuples de nos pays, il n'y a rien qui pourrait faire obstacle à l'amélioration de nos relations. C'est une question de la volonté politique. Je crois que le temps viendra, cela ne fait pas de doute».

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