Djihadisme: «nous avons affaire à des gens qui n’appartiennent pas à des réseaux»

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden
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La chroniqueuse Rachel Marsden revient sur le phénomène du terrorisme islamiste en France en compagnie d’Alain Rodier, ancien membre des services de renseignement et directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement.

Un mort et quatre blessés graves, rue Monsigny, le soir du 12 mai dernier, tel était le bilan de l'attentat au couteau mené par un jeune Français d'origine tchétchène fiché S. Auparavant, Khamzat Azimov avait prêté allégeance à Daech*, organisation terroriste qui a d'ailleurs revendiqué l'attaque. Ce «terrorisme low-cost» reflète-t-il une évolution du terrorisme islamiste?

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Pour Alain Rodier, ancien membre des services de renseignement et directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), les commandos venus du Moyen-Orient ne sont pas le principal péril: «La première menace pour moi est endogène, c'est-à-dire qu'elle est à l'intérieur de l'Europe. Ce sont des gens qui sont influencés par la propagande salafiste djihadiste. Celle de Daech est très à la mode, mais il y a toujours celle d'Al-Qaida*, qu'on a tendance à oublier. Et puis dans un deuxième temps, il y a les commandos qui peuvent être projetés depuis le front syro-irakien, mais pas uniquement. Ils peuvent venir par exemple, du Maghreb». Ainsi, il précise ce que signifie cette menace endogène:

«Nous avons affaire à des gens qui n'appartiennent pas à des réseaux, donc sont très difficiles à détecter et qui tout d'un coup décident de passer à l'action avec les moyens du bord, tel que ça leur a été enseigné à la fois par Al-Qaida et par Daech.»

L'attaque de la rue Monsigny, l'attentat de Trèbes avec la mort héroïque du colonel Arnaud Beltrame, celui de Marseille… Le directeur adjoint du CF2R estime qu'il est très probable que des attaques similaires se reproduisent:

«Nous risquons d'avoir d'autres cas de ce type, ou ce qui est très à la mode, malheureusement, c'est les camions ou les voitures béliers qui rentrent dans la foule…»

 

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Et Alain Rodier d'analyser les autres sources d'inquiétude pour les renseignements français, les Black blocs notamment: «si par miracle le salafisme djihadiste disparaissait demain, ce qui n'est pas le cas, il est vrai que la menace viendrait d'autres groupes, et en particulier de ces groupes anarchistes que l'on voit dans les différentes manifestations qui ont eu lieu en France, à l'occasion du 1er mai, mais on les voit dans d'autres manifestations en Europe.»
Pourtant, la menace des Black Blocs n'est pas de même intensité que celle des djihadistes.

Ces groupes anarchistes auraient tendance à attaquer la société avec des moyens terroristes, pour le moment, ils ne les emploient pas, parce que justement ces moyens ont mauvaise presse.»

*organisation terroriste interdite en Russie

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