Depuis son entrée en service en 2010, le missile balistique chinois DF-21D a fait la une des journaux pour sa capacité de détruire de grands navires de guerre américains se trouvant à une distance allant jusqu'à 1.450 kilomètres des côtes du pays. La Marine américaine avait alors reconnu son incapacité d'assurer la sécurité de ses navires face aux missiles chinois. Ceci obligeait Washington à se maintenir de façon plus modeste, écrit la revue The Diplomat.
«Alors que le DF-21D est un système d'armes extrêmement redoutable, un nouveau système d'arme déployé à partir de 2018 est susceptible de représenter une menace beaucoup plus importante pour les navires de guerre américains dans le Pacifique, il s'agit ainsi du nouveau missile hypersonique Kh-47M2 Kinjal de l'armée russe», souligne Abraham Ait, auteur de l'article.
Selon M.Ait, les missiles Kinjal sont capables de détruire les navire les plus puissants de l'adversaire jusqu'à 2.000 kilomètres de distance.
Un certain nombre de personnalités de l'armée américaine ont noté le déploiement par la Russie de ces nouveaux missiles hypersoniques que les États-Unis n'ont actuellement aucune capacité d'intercepter, indique l'article.
L'auteur rappelle que le général John Hyten avait déclaré lors d'une réunion du Comité des forces armées du Sénat que les systèmes de défense aérienne des États-Unis demeuraient totalement incapables d'arrêter les attaques effectuées avec des armes hypersoniques.
D'après l'analyste qui se réfère aux médias américains, en 2017 en Arabie saoudite, le système américain de défense aérienne Patriot s'est révélé incapable d'intercepter le missile balistique tactique R-11, pourtant développé il y a plus de 50 ans.
«Cela a des implications sérieuses non seulement pour la partie continentale des États-Unis face aux nouveaux ICBM russes, mais aussi pour la marine américaine qui pourrait voir ses destroyers et ses porte-avions coulés par les nouveaux missiles Kinjal en cas de conflit», explique-t-il également.
Vladimir Poutine a présenté le système aérien de précision Kinjal et d'autres armes russes sophistiquées le 1er mars dernier, dans son message annuel au parlement. Selon le Président russe, ce missile hypersonique capable d'atteindre une vitesse de Mach 10 (dix fois la vitesse du son) peut déjouer tous les systèmes de défense antiaérienne et antimissile actuels, transportant des ogives nucléaires ou conventionnelles à une distance de plus de 2.000 km.
Le MiG-31, «un avion supersonique unique qui devance son temps», a été modernisé parallèlement au développement du Kinjal, d'après le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine.