«Beaucoup de gamins avec qui je travaille se posent des questions, les gens se posent des questions. Vraiment, on n'arrive pas à savoir ce qui va arriver. Ce n'est pas que ça fait peur. C'est juste que tous les gens commençaient à se reconstruire, commençaient une nouvelle vie», raconte-t-il, mais il souligne que sa mission aujourd'hui n'est pas de parler de la guerre.
Reléguant au second plan la situation tendue, il soulève le sujet qui permet aux gens de se réunir malgré tout en cette période difficile: le mois saint de ramadan.
«Il y a des moments beaucoup plus importants, des choses beaucoup plus importantes [que la guerre, ndlr], du coup je voulais juste vous montrer quelques jeunes qui travaillent avec moi en ce moment. On est en train de préparer le ramadan. Le ramadan c'est quelque chose qui n'est pas compris par beaucoup de gens. Je célèbre Noël, le ramadan, toutes les fêtes ici parce que ce n'est pas une question de religion. C'est une question d'amitié, d'amour, de culture, d'humain. Ce sont des gens avant tout», insiste Pierre Le Corf.
«Nous sommes ici pour dire aux gens que le ramadan n'est pas pour les terroristes. Il est pour mes musulmans, ils sont nos frères et sœurs. Ce n'est pas une question de religion et de quelque chose d'autre, nous sommes ici tout simplement pour aider», confie Myriam, qui participe elle aussi aux préparatifs.
Un autre garçon lui fait écho et ajoute que «peu importe que l'on soit chrétien, musulman ou juif ou quelqu'un d'autre, nous sommes ici pour aider».
On n'étiquette pas les gens en fonction de leur religion, fait remarquer Pierre Le Corf:
«L'idée n'est pas de savoir de quelle religion vous faites partie parce que l'idée c'est d'aider les gens. Ici, à Alep ou en Syrie avec la guerre que tu sois un chrétien ou un musulman, la roquette elle tombe. Ça tombe là où ça tombe», souligne-t-il.