Une telle démarche serait contraire à l'esprit même des relations des alliés au sein de l'Otan, dont la Turquie fait partie depuis 70 ans, et affecterait les rapports déjà tendus entre Ankara et Washington, a indiqué à Sputnik Berat Conkar, député du Parti de la justice et du développement turc (AKP, au pouvoir).
«S'il s'agit toutefois de sanctions, les Américains, en tant qu'alliés de la Turquie dans l'Otan, ne pourront invoquer aucune raison valable pour appuyer une telle démarche qui ne manquerait certainement pas de provoquer une division au sein même de l'Alliance», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que des sanctions américaines dans un tel cas seraient inadmissibles car il s'agit de garantir la sécurité ce qui constitue l'une des grandes priorités de la Turquie.
«Des sanctions des États-Unis seraient un pas erroné et irréfléchi», a martelé le député.
«La Turquie reste fidèle aux projets réalisés en commun avec ses alliés, mais si ces derniers se comportent envers elle de façon injuste et inadmissible, Ankara sera prêt à considérer d'autres variantes de coopération dans ce domaine», a averti M.Conkar.
Selon le secrétaire d'État adjoint des États-Unis, Wess Mitchell, l'achat par Ankara de systèmes de missiles russes S-400 risque d'avoir un impact négatif sur la livraison à la Turquie de chasseurs américains de cinquième génération F-35. La Turquie prendra des mesures de rétorsion contre les États-Unis si Washington bloque la livraison à Ankara de chasseurs F-35, a déclaré dimanche le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.