«On découvre qu'il y a des ménages et des mélanges qui sont très curieux, dans cette campagne, il y a une espèce de connivence.»
Ce sont les propos tenus par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, dans l'émission Questions politiques sur France Inter, Franceinfo et le Monde. Les comptes de campagne d'Emmanuel Macron continuent de soulever des interrogations notamment à la suite des révélations de Mediapart sur les remises commerciales consenties par GL Events à l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron.
En effet, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) «a relevé les promotions exceptionnelles, parfois "d'un pourcentage anormalement élevé"», des remises allant de 30 à 100 % sur certains postes de dépenses.
L'entreprise événementielle GL Events a, quant à elle, rejeté les accusations de Mediapart dans un communiqué, expliquant qu'il fallait regarder les factures au global concernant le meeting organisé à la Maison de la Mutualité (12 juillet 2016) et le meeting au Parc des Expositions (16 décembre 2016). En effet, GL Events déclare avoir accordé une remise de 21 % [on parle plutôt d'une remise de 26,8 %, ndlr] sur la facture totale de qui s'élevait à 92.000 € HT (19.811 de rabais) pour le meeting de la Mutualité et 20 % pour le meeting du Parc des Expositions.
Dans les deux cas, GL Events argue que ces remises sont «usuelles», soit à cause à de la «période» à laquelle ces deux évènements se sont déroulés, soit par un contexte commercial tendu lié à la concurrence. «Les politiques actives ("yield management") de remises commerciales en termes de location de salles et organisation d'évènements reflètent ces dynamiques locales de l'offre et de la demande.» En Marche!, pro de la négociation? Il semblerait que oui à la vue des déclarations de l'Élysée faites à Mediapart «Au cours de la campagne présidentielle, le mouvement est parvenu à tenir les coûts des différents évènements grâce à une approche agressive des négociations commerciales.»
Une information que vient de démentir le CNCCFP dans un communiqué, ce lundi 7 mai. La commission souligne que «d'autres candidats ont bénéficié de remises similaires pour l'organisation d'évènements publics». Elle ajoute que «l'équipe de M. Fillon a bénéficié également d'une remise de 24 % sur le montant de la facture concernant la réunion, le 14 janvier 2017, du Conseil national du parti Les Républicains dans les mêmes lieux», «de même la société Match Event a consenti à M. Hamon une remise de 18,7 % sur son prix HT pour l'organisation de la réunion publique de Bercy du 19 mars 2017». Par conséquent, la commission juge les remises obtenues par l'équipe d'Emmanuel Macron comme «acceptables» et ne constituent donc «pas des participations illicites au financement» de cette campagne.
À défaut de l'ouverture d'une enquête par le parquet financier grâce aux nouveaux éléments concernant les comptes de campagne présidentielle d'Emmanuel Macron, ils demeureraient «les plus sincères de tous», comme l'a assuré la main sur le cœur, jeudi 3 mai, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.