L'inquiétude des dirigeants européens suscitée par l'intention de Donald Trump de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien va croissant à l'approche du 12 mai, date butoir fixée par le Président américain pour corriger les « défauts épouvantables de l'accord » récemment qualifié par un haut responsable allemand de dernier obstacle à l'éclatement d'une guerre thermonucléaire dans la région la plus agitée du globe.
Vestifinance.ru a essayé de trouver pour l'Europe la façon de sauver le statu quo sur le nucléaire iranien.
Ces derniers mois, les gouvernements allemand, français et britannique ont fiévreusement travaillé sur des projets de mesures capables de calmer Donald Trump. Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont rendus à la Maison-Blanche pour persuader son locataire que garder l'accord valait mieux que le détruire.
Dans une perspective à court terme, les Européens espèrent que leurs mesures permettront à Donald Trump de crier victoire sans se retirer de l'accord.
Dans une perspective à long terme, le sort de l'accord dépendra de la capacité des dirigeants européens à agir dans leurs propres intérêts et à ne pas rester otages des caprices de l'administration Trump.
Il est très symbolique que la question iranienne occupe le devant de la scène l'année du 15e anniversaire du début de la guerre en Irak. Pour les diplomates européens, le renversement de Saddam Hussein et le succès du Plan d'action conjoint sur le nucléaire iranien sont deux pôles opposés.
Pour l'heure, l'apaisement des tensions entre l'Iran et l'Arabie saoudite, la non-prolifération nucléaire, la lutte antiterroriste et les flux migratoires vers l'Europe sont les défis majeurs pour les dirigeants européens au Proche-Orient. Mais sur plusieurs axes l'Europe se heurte à l'opposition de l'administration américaine qui montre son soutien à Israël et à l'Arabie saoudite dans leur face-à-face avec l'Iran dans les conflits régionaux.
Les diplomates de certains pays de l'Union européenne craignent que les tentatives pour contenter Donald Trump puissent aboutir à une situation similaire à celle dans laquelle se sont trouvés le Premier ministre britannique Tony Blair et George Bush en 2003.
S'ils font de trop grandes concessions à Donald Trump, les Européens feront le jeu des « faucons » américains et, à la fois, renforceront les positions des partisans d'une ligne dure en Iran.
Nasser Hadian, professeur à l'Université de Téhéran, estime que calmer Donald Trump « à tout prix » sera le danger le plus grave pour l'Europe qui doit travailler sur un « plan B pour garder l'accord sans les États-Unis ».
Si Donald Trump accepte de ne pas détruire l'accord sur le nucléaire iranien, ce serait certes la meilleure issue pour tout le monde. Mais pour le convaincre, l'Europe doit montrer qu'elle est prête à agir en toute indépendance.
En fin de compte, Donald Trump doit être placé devant un choix: soit garder le Plan d'action conjoint en échange du soutien européen en matière de questions régionales et de programme balistique iranien, soit renoncer à l'accord, perdre le soutien européen et laisser l'Iran créer sa propre bombe nucléaire.