La Russie et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ne se précipiteront pas pour tirer des conclusions suite à la déclaration faite lundi par le Premier ministre israélien, Banjamin Netanyahu, qui a accusé Téhéran d’avoir dissimulé un programme nucléaire, a déclaré à Sputnik Mikhaïl Oulianov, représentant permanant de la Russie auprès d’organisations internationales.
«Malheureusement, à en juger par les commentaires de Washington, certains hommes politiques américains ont réussi à analyser dans les plus brefs délais ces 100.000 documents prouvant l’existence d’une composante militaire secrète du programme nucléaire iranien, intitulée projet Amad», a-t-il fait noter.
Et d’ajouter que beaucoup de ce qui a été dit par le Premier ministre israélien concerne l’histoire ancienne du programme nucléaire iranien qui est d’ores et déjà considérée par l’agence comme une page tournée.
«Je vous rappelle qu’en 2015, l’agence a émis un document informant qu’il y avait en Iran jusqu’à la fin de l’année 2003 une structure capable de coordonner l’activité de différents départements et centres de recherches en matière de questions qui pouvaient être liées à la mise en place de l’arme nucléaire. Toutefois, cette activité n’est pas sortie du cadre des recherches scientifiques, aucune mise en pratique n’a été enregistrée. À ce jour, ce qu’on appelle la composante militaire du programme nucléaire iranien est considérée comme définitivement close», a expliqué le haut diplomate.
Selon Netanyahu, le renseignement israélien a réussi à se procurer 55.000 pages et 55.000 documents conservés sur 183 CD qui étaient stockés dans un entrepôt secret dans le sud de Téhéran.
Benjamin Netanyahu assure que ces archives démontrent que l'accord nucléaire conclu le 14 juillet 2015 à Vienne entre l'Iran et les puissances du P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, États-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni, ainsi que l'Allemagne) est «fondé sur des mensonges».