La Turquie n'accepte pas le langage des sanctions au sujet des livraisons de systèmes de défense antiaérienne russes S-400 et il ne faut pas lui parler sur ce ton, a déclaré ce vendredi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, à l'issue de négociations avec le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, lors d'une rencontre en marge de la rencontre des chefs de la diplomatie des pays de l'Otan à Bruxelles.
«Nous avons évoqué le dossier des S-400 avec Mike Pompeo. Nous lui avons dit que nous avions besoin de ces systèmes. Le processus concernant les S-400 a été achevé avant les sanctions […] Les déclarations du type "si vous achetez des S-400, nous décréterons des sanctions", ça ne passera pas. Pour les S-400, c'est fini, mais il nous faut toujours des systèmes de défense anti-aérienne. Si nos alliés nous font une bonne proposition sur les Patriot ou d'autres systèmes, nous les examinerons», a-t-il souligné.
Les États-Unis ont imposé début avril de nouvelles sanctions contre 38 hommes d'affaires, officiels et sociétés russes. Sur la liste, on trouve entre autres le fournisseur d'armes russe Rosoboronexport et le géant Rusal. Wess Mitchell, secrétaire d'État adjoint américain chargé de l'Europe et de l'Eurasie, avait précédemment affirmé que l'achat de S-400 russes par Ankara pourrait avoir un impact négatif sur la livraison de F-35 à la Turquie.
Selon le secrétariat de l'industrie de défense de la Turquie, Ankara achètera deux batteries qui seront desservies par des personnels turcs. La Turquie s'est également entendue avec la Russie sur la coopération technologique en vue de la fabrication du système en Turquie.