Les gratte-ciel staliniens de Moscou représentent un ensemble de sept gratte-ciel que le chef soviétique a ordonné de construire dans les années 1940 dans le but de transformer Moscou en capital du prolétariat mondial.
Ainsi, les sœurs sont sept: deux ministères (le ministère des Affaires étrangères, le ministère des Industries lourdes), deux immeubles d'habitation (sur la Place Koudrine et sur la berge Kotelnitcheskaïa), l'Université d'État Lomonossov de Moscou, deux hôtels (Radisson Royal Hotel Moscow, ex-hôtel «Ukraine», et l'hôtel «Leningradskaïa»).
Le même jour
Tous les gratte-ciel staliniens ont commencé à être construits le même jour, le 7 septembre 1947, jour du 800ème anniversaire de la capitale. Selon Staline, c'était très symbolique.
Le premier gratte-ciel a été achevé en 1949, suivi tous les trois à cinq ans par un nouveau. Il était initialement prévu d'en construire huit, mais la dernière, la plus grande pour abriter le Palais des Soviets, ne put être achevée du fait du décès de Staline.
Дворец советов – самый грандиозный неосуществленный проект правительства #СССР pic.twitter.com/397usYYdE7
— Игорь Шевченко (@Farvator91) 11 января 2016 г.
Les légendes autour des sept sœurs sont apparues autour de l'idée même de leur construction jusqu'à la représentation de symboles anciens — maçonniques, païens et chrétiens sur les façades. La première pierre a été déposée à 13 heures pile: selon les prévisions astrologiques, cette date et cette heure promettaient aux bâtiments une énergie de puissance spéciale.
Les sœurs pour donner naissance à une Moscou du futur
Les légendes urbaines disent que les gratte-ciel de Moscou sont seulement une partie du rêve de Staline d'une ville de l'avenir, avec des complexes résidentiels et administratifs majestueux, tous faits dans le style des sept sœurs. Ces légendes sont confirmées par des projets de différents architectes.
Le dirigeant soviétique voulait faire de Moscou une ville du futur, et après cela, toutes les autres villes auraient pris une apparence similaire. Ainsi, l'expression «gratte-ciel stalinien» aurait pu devenir populaire dans le monde entier et personnifier toute la force et le pouvoir de l'Union soviétique.
Une statue gigantesque de Staline pour couronner le bâtiment de l'Université
La flèche du bâtiment principal de l'Université d'État de Moscou n'est pas dorée: elle et l'étoile sont faites de verre jaune, qui est composé d'aluminium à l'intérieur.
Pas de flèches initialement
Les projets initiaux ne prévoyaient pas de flèches. On dit qu'un jour, Staline a vu le bâtiment presque achevé du ministère des Affaires étrangères sans flèche. Furieux, il a ordonné de le finir immédiatement. L'ordre a été exécuté, mais il a fallu procéder à un changement dans la disposition des cinq étages supérieurs. Cela était probablement dû au fait que sous cette forme, le bâtiment aurait perdu sa forme pyramidale.
Le «Big Brother»
Certains histoires affirment qu'à l'ouverture de l'ambassade des États-Unis près de la station de métro Barrikadnaïa, les deux étages supérieurs du gratte-ciel sur la place Koudrinskaïa ont été occupés par des agents du KGB. De là, avec l'aide d'équipements spéciaux, le KGB aurait mis en place une écoute électronique et une surveillance des activités de «l'ennemi».
Un gratte-ciel hanté
Le bâtiment du ministère de l'Industrie lourde est très aimé par les parapsychologues et les amateurs de surnaturel, qui sont convaincus que le ministère est hanté par des fantômes.
La véritable main-d'œuvre derrière les gratte-ciel
Dans les archives déclassifiées du KGB — les services secrets soviétiques — on ne trouve pratiquement pas de photos du déroulement de la construction: il ne fallait pas afficher publiquement qu'ils avaient été construits par des prisonniers. Les résidents de ces édifices savaient très bien par qui et comment ces murs avaient été érigés, mais préféraient ne pas en parler.
Il existe une légende selon laquelle les étages supérieurs de l'hôtel «Ukraine» sont moins bien faits que les étages inférieurs: la flèche a été construite par des prisonniers et les patrons avaient peur de monter à une telle hauteur.
Encore une histoire qui contribue aux rumeurs d'une énergie «sombre» autour des sœurs staliniennes: dans l'Université d'État de Moscou et l'immeuble d'habitation sur la berge Kotelnitcheskaïa, les corps de plusieurs prisonniers auraient été emmurés. D'où vient cette rumeur? Selon la technologie de construction des gratte-ciel empruntée aux Américains, un grand nombre d'espaces vides devaient se trouver à l'intérieur des murs. En raison du vent, plusieurs locataires et étudiants pensent que ce sont les cris de ces âmes perdues.