Israël exprime son inquiétude quant à l'éventualité d'une livraison de S-300 russes en Syrie, a fait savoir Alexandre Ben-Zvi, directeur général adjoint du ministère des Affaires étrangères d'Israël pour l'Eurasie.
«Tout type d'armement susceptible de menacer la sécurité d'Israël nous préoccupe», a-t-il répondu à la question de savoir ce qu'Israël pensait des éventuelles fournitures de S-300 russes à la Syrie.
Les déclarations sur la disposition à livrer des S-300 à Damas ont été faites quelques heures après les frappes massives des USA, du Royaume-Uni et de la France contre la Syrie le 14 avril 2018. Le premier à réagir fut le chef de la direction opérationnelle de l'état-major des forces armées russes Sergueï Roudskoï: «Compte tenu des événements, nous jugeons possible de revenir à l'étude de cette question — et pas seulement vis-à-vis la Syrie, mais également d'autres États». Le 16 avril, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a soutenu cette position dans une interview à la BBC: «Pour aider l'armée syrienne à retenir l'agression, nous sommes prêts à étudier toutes les mesures nécessaires.» Le 20 avril, il a directement déclaré qu'après le dernier bombardement de la Syrie «nous n'avions à présent plus aucun engagement moral».
Alexandre Ben-Zvi n'a pas répondu à la question de savoir si Israël comptait évoquer le thème des fournitures de S-300 lors des pourparlers avec les représentants russes officiels. En même temps, il a noté que «les questions liées au conflit syrien étaient évoquées constamment lors des réunions des politiciens et des diplomates israéliens au ministère des Affaires étrangères et au Conseil de sécurité russe».
Les livraisons de S-300 pourraient empêcher Israël d'attaquer la Syrie, comme il l'a déjà fait plusieurs fois pendant le conflit syrien. Israël est préoccupé par la présence d'unités du mouvement chiite libanais Hezbollah sur le territoire syrien, ainsi que — comme l'affirment les autorités israéliennes — de bases militaires iraniennes. Le 9 avril, Israël a bombardé la plus grande base aérienne syrienne d'al-Tifor (T-4) dans la province syrienne de Homs près de Palmyre. Israël n'a pas revendiqué cette attaque et les militaires russes ont été tenus pour responsables. L'ambassadeur d'Israël a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères.
«Ce n'était pas la première fois que notre ambassadeur était convoqué au ministère russe des Affaires étrangères. Il y a des questions qui doivent être réglées de manière bilatérale. Il y a des remarques du côté russe, il y a des remarques de notre côté. Mais ces questions sont évoquées pratiquement tous les jours en permanence, les relations avec la Russie ne changent pas, elles sont bonnes. Et elles le resteront», a déclaré Alexandre Ben-Zvi.
Dans le même temps, lundi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que la question de la fourniture des S-300 en Syrie n'était pas encore réglée. «Je ne peux pas dire qu'elle est réglée… Il faut attendre les décisions concrètes qui seront prises par les autorités russes avec les représentants syriens. Cela n'implique probablement aucun secret, tout cela peut être annoncé», a-t-il remarqué.
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