C'est déjà la troisième vague d'émigration brésilienne. La première date des années 1980, époque de l'hyperinflation. Plus tard, dans les années 1990 et au début des années 2000, les Brésiliens se sont élancés vers les États-Unis, tout particulièrement pour Miami, et voilà que le tour de l'Europe est venu, a raconté à Sputnik Marcus Vinicius Freitas, professeur de relations internationales à la Fondation Armando Alvares Penteado (FAAP).
«Il est intéressant que cette fois, l'"exode" implique des membres de la classe moyenne et même ceux de ses couches supérieures qui se rendent en Europe à la recherche d'une vie meilleure», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que l'arrivée de tels migrants fortunés n'avait pas manqué de provoquer une hausse des prix dans l'immobilier.
«Cela explique une certaine xénophobie envers ces étrangers», a résumé M.Freitas.
Une autre interlocutrice de Sputnik, la Brésilienne Diana Ramos, spécialiste du marketing numérique, a annoncé que le 18 avril, elle se rendrait au Portugal pour un mois afin d'y choisir son lieu de résidence.
«Dans mon métier au Brésil, rien ne va plus. Il y a des chômeurs parmi mes collègues, et même ceux d'entre eux qui travaillent gagnent mal leur vie. Le coût de la vie est trop élevé par rapport à sa qualité, alors que la violence s'accentue. Je sors de moins en moins», a-t-elle confié à l'agence.
Elle prévient cependant que l'octroi de la nationalité portugaise est précédé d'une procédure longue et difficile. Bien que son grand-père fût Portugais résidant au Brésil, Diana a mis toute une année et dépensé 3.000 réaux brésiliens (environ 700 euros) pour remplir toutes les formalités requises.
Pourtant, elle estime que le jeu en vaut la chandelle, le coût de la vie au Portugal étant inférieur à celui au Brésil bien que l'euro vaille quatre fois plus que le réal.