En vertu de la Constitution des États-Unis, ce n'est pas le Président, mais le Congrès qui peut déclarer la guerre, a rappelé à Sputnik Alexander Azadegan, politologue américain d'origine iranienne, professeur de géopolitique à l'Université de Californie et rédacteur en chef du site Imperia News.
«Le problème est que nous avons à présent une "présidence impériale". Depuis Richard Nixon et la guerre du Vietnam, le rôle du Président devient de plus en plus significatif, ce qui contredit les prescriptions des pères-fondateurs des États-Unis. […] Pour ce qui est d'une frappe éventuelle, Trump aime bluffer», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler que sur son compte Twitter, le Président américain avait sérieusement menacé la Russie, mais qu'en réalité, ses déclarations n'avaient pas de soutien pratique.
«C'est pourquoi ces démarches ne revêtent qu'un caractère menaçant. C'est une sorte d'offensive psychologique, destinée à répandre la peur. Washington ne peut à présent effectuer aucune frappe», a estimé M.Azadegan.
Selon ce dernier, l'échec du tir de Tomahawk contre un site en Syrie, quand 28 des 59 missiles américains ont été interceptés par la DCA syrienne sans que l'armée de l'air du pays n'en a pas somme toute souffert ne permettra sans doute pas aux États-Unis de risquer un pareil déshonneur.
«Qui plus est, la DCA de la Syrie est devenue beaucoup plus performante aujourd'hui grâce à l'assistance militaire de la Russie», a expliqué le politologue.
Il a souligné que Washington était incontestablement effrayé par la présence de la Russie en Syrie.
«La Russie n'entend pas quitter la Syrie. […] Les États-Unis sentent qu'ils y perdent le contrôle. Ils se sont déjà retirés d'Irak qui s'est rapproché par la suite de l'Iran. Les Américains essuient des pertes considérables sur bien des fronts dans la région. C'est pourquoi je ne pense pas qu'une nouvelle guerre éclate en Syrie», a estimé M.Azadegan.
L'interlocuteur de Sputnik a relevé que pour la première fois de l'histoire, la présence des Américains était illégitime au Proche-Orient, notamment en Syrie où ils avaient installé au moins deux bases d'où ils accordaient une assistance à Daech*, quand cela était dans l'intérêt des États-Unis.
«La Russie et l'Iran s'y trouvaient en tant qu'alliés, à titre légitime», a-t-il résumé.
*Organisation terroriste interdite en Russie