Le ministère russe de la Défense a réussi à retrouver les participants au tournage de la vidéo de l'attaque chimique présumée dans la ville syrienne de Douma et à recueillir leurs témoignages, a déclaré Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense.
Selon lui, il s'agit de deux médecins qui travaillent dans un hôpital local, aux urgences. Igor Konachenkov a en outre fait savoir que la vidéo de l'attaque chimique présumée à Douma avait été filmée dans un hôpital local.
D'après les dires du porte-parole de la Défense russe, les «victimes» de l'attaque présumée à Douma n'avaient pas de traces de l'attaque par produits chimiques toxiques. Ils ont confié au ministère russe de la Défense comment s'est fait le tournage de cette vidéo.
«Nous avons réussi à trouver les participants du tournage de cette vidéo et à les interroger. Aujourd'hui nous présentons l'interview de ces personnes. Les habitants de Douma ont raconté en détail comment s'est faite la mise en place du tournage et à quels épisodes ils ont eux-mêmes participé.»
Halil Ajij, étudiant en médecin qui travaille à l'hôpital central de Douma, aux urgences, a confié que, lorsque le 8 avril un immeuble a été bombardé en ville et un incendie s'est déclaré à l'intérieur du bâtiment, ils ont apporté les premiers soins. C'est alors qu'un homme que Halil Ajij ne connaissait pas, s'est présenté et a dit qu'il s'agissait d'une «attaque avec des substances toxiques»:
«On a eu peur, des proches des blessés se sont mis à se verser de l'eau les uns sur les autres. Ceux qui n'avaient pas de formation médicale ont commencé à vaporiser dans la bouche des enfants un remède contre l'asthme. Nous n'avons vu aucun patient présentant des symptômes d'intoxication par des substances chimiques.»
«On était filmé et il y a eu un homme qui est venu et qui s'est mis à crier que c'était une attaque chimique. Cet homme, étranger au service, disait que les gens avaient été victimes d'armes chimiques. Les gens ont eu peur et ont commencé à se verser de l'eau les uns sur les autres, à se faire des inhalations», a confié un autre participant à la mise en scène de l'attaque présumée.
Au cours des derniers jours, la situation en Syrie s'est sérieusement tendue. Les pays occidentaux soutiennent qu'une attaque chimique a eu lieu le 7 avril dans la ville de Douma, près de la capitale syrienne. La Russie a démenti les informations concernant une bombe au chlore qui aurait été larguée par les forces gouvernementales syriennes. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique à Douma publiées par les «Casques blancs» sur les réseaux sociaux. Moscou estime que l'objectif de ces informations mensongères est de protéger les terroristes et de justifier d'éventuelles actions extérieures.
Damas a qualifié les accusations contre l'armée syrienne liées aux armes chimiques de peu convaincantes. La partie syrienne a plus d'une fois souligné que tout son arsenal chimique avait été évacué du pays en 2014 sous le contrôle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).