La Syrie a délivré des visas aux experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) pour qu'ils puissent venir y enquêter sur la présumée attaque chimique dans la ville syrienne de Douma, a fait savoir ce jeudi aux journalistes l'ambassadeur syrien auprès des Nations unies, Bachar al-Jaafari.
«L'OIAC a informé le gouvernement syrien que le groupe de la Mission d'établissement des faits serait composé de deux équipes qui viendraient en Syrie séparément: l'une aujourd'hui, jeudi, et l'autre demain, vendredi», a-t-il indiqué.
Il a confirmé que la première équipe était arrivée à Beyrouth et qu'elle disposait d'ores et déjà de visas syriens.
«L'OIAC a soumis les quatre passeports [des membres de la première équipe, ndlr] à l'ambassade de Syrie à Bruxelles. Les visas leur ont été délivrés immédiatement», a fait remarquer Bachar al-Jaafari.
Les autorités syriennes sont également disposées à délivrer des visas aux membres de la deuxième équipe dès leur arrivée au Liban, a-t-il ajouté.
Il a fait remarquer que les représentants de l'OIAC pourraient se rendre sur les sites de leur choix à Douma.
«Le gouvernement syrien se déclare prêt à faciliter la visite [des experts de l'OIAC, ndlr] de tous les points de vue. Nous leur accorderons notre assistance pour qu'ils puissent aller là où ils le voudront dans Douma afin de vérifier si des substances chimiques y ont été utilisées ou non», a noté Bachar al-Jaafari.
Au cours des derniers jours, la situation en Syrie s'est sérieusement tendue. Selon les pays occidentaux, une attaque chimique présumée a eu lieu le 7 avril dans la ville de Douma, près de la capitale syrienne. La Russie a démenti les informations concernant une bombe au chlore qui aurait été larguée par les forces gouvernementales syriennes. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique à Douma publiées par les «Casques blancs» sur les réseaux sociaux. Moscou estime que l'objectif de ces informations mensongères est de protéger les terroristes et de justifier d'éventuelles actions extérieures.
Damas a qualifié les accusations contre l'armée syrienne liées aux armes chimiques d'ennuyeuses et de non convaincantes. La partie syrienne a plus d'une fois souligné que tout son arsenal chimique avait été évacué du pays en 2014 sous le contrôle de l'OIAC.