La couverture de Vogue déjà qualifiée d'«historique» a vu le jour grâce à Edward Enninful, d'origine ghanéenne, désigné en avril dernier rédacteur en chef du magazine britannique. «Nouvelles frontières», «neuf pionnières» se battant pour la diversité des visages de la mode défraient largement la chronique. Mais ce n'est pas seulement de la liesse que la couverture a déclenchée.
Tandis que la presse a félicité à l'unanimité l'édition britannique pour «faire l'histoire» et pour «montrer comment on fait», toute la population ne semble pas trop se réjouir face à la diversité proposée par Vogue qui inclut notamment de gauche à droite: l'Italienne Vittoria Ceretti, la mannequin en hijab somali-américaine Halima Aden, née dans un camp de réfugiés au Kenya, la Croate Faretta, la mannequin américaine Paloma Elsesser, l'Indienne Radhika Nair, la Sud-Coréenne Yoon Young Bae, la Britannique née à Yorkshire Fran Summers, l'Américaine Selena Forrest et enfin la Soudano-Australienne Adut Akech (assise).
«Alors aucune blonde, aucune tête rousse, ni quelqu'un avec la peau pâle ou des taches de rousseur? Si diversifié… ou bien, comme un réaliste dirait, anti-Blanc», était l'une des critiques contre la diversité selon Vogue.
So no blondes, redheads, or any one with pale white skin or freckles? So diverse… or as a realist would call it, anti-white
— j dog (@JWwaazzzzuupp21) 31 марта 2018 г.
«Merci de ne pas avoir inclus des personnes qui me ressemblent dans cette diversité. Ça a l‘air de la diversité sans aucune diversité.»
Thanks for not including people who look like me in the diversity. Sounds diverse but without all the diversity.
— Noneya (@whatsnormalnow) 31 марта 2018 г.
D'ailleurs, on a pointé l'ironie de la «promotion de l'oppression des femmes dans un magazine de mode dans un cadre de propagande politique» et a conseillé de «trouver une personne très pâle la prochaine fois» sous le hashtag #itsokaytobewhite («il est normal d'être Blanc»).
Horrible what a boring cover- promoting the oppression of women in a Fashion magazine for political propaganda the irony…
— sundaygirl (@sundaygirl15) 1 апреля 2018 г.
Try a very pale person next time. #itsokaytobewhite
— OO (@kelly_naimepas) 31 марта 2018 г.
Certains ont trouvé dans cette couverture un signe troublant quant à ce qu'elle promouvait en réalité: «Donc, dans Vogue britannique si politiquement correct, on fait connaître les civilisations qui obligent une femme à porter le hijab, la burqa, à se protéger et à se couvrir le corps. [On peut] promouvoir également la lapidation, le viol et le mépris pour les droits des femmes».
Tão In, tão política/ correcta a British Vogue publicitar civilizações que obrigam a mulher a usar hijab, Burka, resguardar-se e tapar o corpo
— Lurdes Duarte (@L_Duarte) 3 апреля 2018 г.
É para isto que caminhamos?
Promovam tb a lapidação, a violação e o desprezo pelos direitos das mulheres. https://t.co/DjuVzI8do9
«Vogue encourage la MODESTIE imposée à de nombreuses femmes, surtout musulmanes! Du hijab, cette saison, à la burqa ensuite?»
Here’s an example of libs basically supporting religious exemptions to “rights.” It’s so subversive yet pervasive we don’t even see it. @voguemagazine… encouraging MODESTY that’s forced on many women- esp Muslims!
— Imperator Letha 🅐🌹 (@Letha_Hughes) 3 апреля 2018 г.
From hijab this season to a burka next?!https://t.co/fSOQ5UX9Md
«Les femmes dans les pays en majorité musulmans commencent à se dresser contre le radicalisme oppressif (#ProtestationsEnIran) qui les a forcées à porter le hijab contre leur gré. Vogue n'aide personne en romançant le hijab lorsque certaines femmes le portent juste pour rester en vie.»
Women in Muslim-majority countries are starting to rise against the oppressive radicalism (#IranProtests) that has forced them to adopt use of the hijab — against their will. @voguemagazine isn’t helping anyone by romanticizing the hijab when some women wear it just to stay alive https://t.co/ojiEi0eKkJ
— Richard Armande Mills (RAM) (@RAMRANTS) 1 апреля 2018 г.
D'autres ont noté qu'«Il y a une différence entre choisir de porter un hijab et être forcé de le porter comme résultat d'une culture oppressive. Cette mannequin le fait et Vogue le promeut, pour le faire paraître "normal et acceptable". Ce faisant, ni elle, ni Vogue, ne font rien pour arrêter l'oppression».
There's a difference between choosing to wear a hijab & being forced to wear them as a result of an oppressive culture. This model does it, & Vogue promotes it, to make it seem "normal and acceptable". By doing so, neither she, or Vogue, are doing anything to stop the oppression
— TheTruth (@CTruth1965) 31 марта 2018 г.
Il y a eu encore le camp de ceux soutenant cette initiative qui est un «big deal» sur le chemin vers l'égalité.
« Même si vous vous moquez de la mode, avoir des femmes de couleur en couv du Vogue (éd. britannique) – bible de la mode –, est un big deal. C'est ainsi que la vraie diversité arrive. Ça aura mis plus d'un siècle. » https://t.co/YRWlUEq8cE @guardian @Chitgrrl
— Charlotte Herzog (@charlotteherzog) 6 апреля 2018 г.
«J'aime tellement ce que Edward Enninful a fait pour ce magazine.»
I am so loving what #EdwardEnninful has been doing at this magazine.
— Lebo Diseko (@lebo_diseko) 31 марта 2018 г.
«Félicitations à Vogue britannique pour son égalité et sa diversité! Nous sommes en 2018 et nous applaudissons cela… si cela nous a pris tant de temps pour arriver à ce point, nous sommes vraiment abandonnés. [Nous somme en] 2018 et respectons seulement un droit fondamental de l'homme».
Congratulations to British Vogue for groundbreaking equality and diversity! It’s 2018 and were applauding this… if we’ve seriously taken this long to get to this point we truly are forsaken. 2018 and were only just respecting a fundamental human right.
— Sam (@n1ce_csgo) 31 марта 2018 г.
«Vogue britannique a fait une chose absolument merveilleuse en montrant la beauté englobant tous les types de femmes indépendamment de la taille et de la race, ni finalement de la religion! Le premier mannequin à figurer sur leur couverture en hijab»
@voguemagazine have done an absolutely blooming marvellous thing by showing beauty encompasses all types of women regardless of race size and finally religion! The first model to feature in their cover in a hijab 🧕🏻👏🏼👍🏼 #WomenEmpowerment #GRLPWR pic.twitter.com/gEmBSPNXKz
— Natasha Quinn-Thomas (@QT_tasha) 2 апреля 2018 г.
Vogue britannique n'est pas d'ailleurs le premier à inviter Halima Aden sur sa couverture. C'étaient déjà le cas du Vogue arabe en juin 2017 et Allure en juillet.
«C'est le moment pour Vogue de faire ce qu'elle a toujours fait de mieux: offrir une vision audacieuse du visage que le futur peut et devrait avoir», a affirmé de son côté Edward Enninful. «Pour moi, elles [les mannequins] représentent une nouvelle idée globale que tout est possible.»