Mannequin voilée sur la couverture de Vogue UK: médias en liesse, peuple en alerte

© AP Photo / Lefteris PitarakisHalima Aden, a hijab wearing model from the United States
Halima Aden, a hijab wearing model from the United States - Sputnik Afrique
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Vogue britannique a choisi le concept de diversité pour sa couverture de mai: neuf mannequins dont une voilée a été vu par la presse comme une percée fondamentale. Or, parmi la population, un sentiment d'inquiétude s'est répandu car cette promotion de la «diversité» leur a semblé plutôt oppressive.

La couverture de Vogue déjà qualifiée d'«historique» a vu le jour grâce à Edward Enninful, d'origine ghanéenne, désigné en avril dernier rédacteur en chef du magazine britannique. «Nouvelles frontières», «neuf pionnières» se battant pour la diversité des visages de la mode défraient largement la chronique. Mais ce n'est pas seulement de la liesse que la couverture a déclenchée.

 

Tandis que la presse a félicité à l'unanimité l'édition britannique pour «faire l'histoire» et pour «montrer comment on fait», toute la population ne semble pas trop se réjouir face à la diversité proposée par Vogue qui inclut notamment de gauche à droite: l'Italienne Vittoria Ceretti, la mannequin en hijab somali-américaine Halima Aden, née dans un camp de réfugiés au Kenya, la Croate Faretta, la mannequin américaine Paloma Elsesser, l'Indienne Radhika Nair, la Sud-Coréenne Yoon Young Bae, la Britannique née à Yorkshire Fran Summers, l'Américaine Selena Forrest et enfin la Soudano-Australienne Adut Akech (assise).

«Alors aucune blonde, aucune tête rousse, ni quelqu'un avec la peau pâle ou des taches de rousseur? Si diversifié… ou bien, comme un réaliste dirait, anti-Blanc», était l'une des critiques contre la diversité selon Vogue.

«Merci de ne pas avoir inclus des personnes qui me ressemblent dans cette diversité. Ça a l‘air de la diversité sans aucune diversité.»

D'ailleurs, on a pointé l'ironie de la «promotion de l'oppression des femmes dans un magazine de mode dans un cadre de propagande politique» et a conseillé de «trouver une personne très pâle la prochaine fois» sous le hashtag #itsokaytobewhite («il est normal d'être Blanc»).

Certains ont trouvé dans cette couverture un signe troublant quant à ce qu'elle promouvait en réalité: «Donc, dans Vogue britannique si politiquement correct, on fait connaître les civilisations qui obligent une femme à porter le hijab, la burqa, à se protéger et à se couvrir le corps. [On peut] promouvoir également la lapidation, le viol et le mépris pour les droits des femmes».

«Vogue encourage la MODESTIE imposée à de nombreuses femmes, surtout musulmanes! Du hijab, cette saison, à la burqa ensuite?»

«Les femmes dans les pays en majorité musulmans commencent à se dresser contre le radicalisme oppressif (#ProtestationsEnIran) qui les a forcées à porter le hijab contre leur gré. Vogue n'aide personne en romançant le hijab lorsque certaines femmes le portent juste pour rester en vie.»

D'autres ont noté qu'«Il y a une différence entre choisir de porter un hijab et être forcé de le porter comme résultat d'une culture oppressive. Cette mannequin le fait et Vogue le promeut, pour le faire paraître "normal et acceptable". Ce faisant, ni elle, ni Vogue, ne font rien pour arrêter l'oppression».

Il y a eu encore le camp de ceux soutenant cette initiative qui est un «big deal» sur le chemin vers l'égalité.

«J'aime tellement ce que Edward Enninful a fait pour ce magazine.»

«Félicitations à Vogue britannique pour son égalité et sa diversité! Nous sommes en 2018 et nous applaudissons cela… si cela nous a pris tant de temps pour arriver à ce point, nous sommes vraiment abandonnés. [Nous somme en] 2018 et respectons seulement un droit fondamental de l'homme».

«Vogue britannique a fait une chose absolument merveilleuse en montrant la beauté englobant tous les types de femmes indépendamment de la taille et de la race, ni finalement de la religion! Le premier mannequin à figurer sur leur couverture en hijab»

Vogue britannique n'est pas d'ailleurs le premier à inviter Halima Aden sur sa couverture. C'étaient déjà le cas du Vogue arabe en juin 2017 et Allure en juillet.

«C'est le moment pour Vogue de faire ce qu'elle a toujours fait de mieux: offrir une vision audacieuse du visage que le futur peut et devrait avoir», a affirmé de son côté Edward Enninful. «Pour moi, elles [les mannequins] représentent une nouvelle idée globale que tout est possible.»

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