Le Fidesz, parti de droite lié au Parti populaire européen, auquel appartient également Les Républicains, a remporté les élections du 8 avril dernier avec près de 49% des voix. Viktor Orban, Premier ministre depuis 2010, est non seulement reconduit pour un troisième mandat à la tête du pays, il bénéficie en plus d'une majorité de 133 députés (sur 199), ce qui lui permet d'engager des réformes constitutionnelles sans avoir à chercher le soutien de l'opposition.
#Hongrie: la passe de trois pour Viktor Orban.
— Rédac France Culture (@FC_actu) 9 апреля 2018 г.
Il renforce même sa base électorale, puisque son parti (Fidesz) obtient un score supérieur de quatre points à celui réalisé il y a quatre ans.
Correspondance depuis Budapest et analyse depuis Paris.https://t.co/zZ5K8x8SIO pic.twitter.com/ld5SwxkB4r
Une victoire que n'avaient pas anticipée la grande majorité des médias occidentaux, qui relayaient principalement les raisons de l'échec probable du Premier ministre hongrois, qualifié de «souverainiste», de «nationaliste» ou encore de «champion de l'extrême droite» européenne.
Honteux de lire dans @lemondefr que la victoire d'#orban en #hongrie serait à "relativiser" car "les électeurs n'ont pas accès à toutes les informations pour faire un bon choix". Qu'est ce qu on fait si le résultat d'une élection ne vous convient pas? On change le peuple?
— Mathilde BergerCasta (@mathildebergeRR) 9 апреля 2018 г.
En France, de nombreux médias se sont illustrés par leur «Orban-bashing». La veille de l'élection, France Info mettait l'accent sur les défaillances du système de santé hongrois en expliquant que cette problématique pourrait faire perdre des voix au Premier ministre. Le Monde consacrait pour sa part un article sur l'omniprésence de la «propagande illibérale» d'Orban durant la campagne.
HONGRIE: Beau travail de propagande de la part du Figaro qui depuis plusieurs jours et encore ce matin nous annonçait le début de la fin de Viktor Orban. Quand @lauremandeville prend ses désirs pour la réalité! Quelle perspicacité! pic.twitter.com/yHt8BMpHAg
— YVAN BENEDETTI (@Yvan_Benedetti) 9 апреля 2018 г.
Plus tôt lors de la campagne, La Voix du Nord s'était fait le relais d'accusations de corruption et de clientélisme contre le Premier ministre hongrois et son parti, le Fidesz. Sans compter les nombreux articles dénonçant le «racisme» et la «xénophobie» de Viktor Orban ou s'indignant face à une «campagne antisémite».
Pourtant, contre toute attente, de la presse française, du moins, le Premier ministre a été largement réélu, devançant de près de 30 points le parti d'extrême droite Jobbik. Depuis la victoire d'Orban et du Fidesz, il a fallu trouver des explications.
#Hongrie Les journalistes essaient de mettre en cause le mode de scrutin. En réalité avec une participation élevée (70%), la victoire d'#Orban est nette et très démocratique quand on compare avec #Macron par exemple et ses 361 députés pour 24% au 1er tour de la présidentielle. pic.twitter.com/Zdm308cZL7
— Agasias (@Agasias1) 9 апреля 2018 г.
Dès le 8 avril, jour de l'élection, Le Monde publiait un article pour expliquer en quoi le mode de scrutin bénéficiait au Premier ministre en poste depuis 2010. Certes, les modifications des règles électorales en Hongrie ont eu pour effet de favoriser le parti arrivé en tête. Mais ne pourrait-on pas en dire autant du système français, qu'Emmanuel Macron envisage de modifier justement pour que les résultats soient plus représentatifs de la représentation politique en France?
En #Hongrie, les bureaux de vote ont ouvert à 6h et on enregistre à 11h un fort taux de participation. S'il dépasse les 70% à 20h, cela pourrait signifier une mauvaise nouvelle pour PM Viktor #Orban #legislatives pic.twitter.com/gTv0LYGxZA
— Aude Massiot (@MassiotAude) 8 апреля 2018 г.
Et au lendemain de la victoire du Fidesz, plus aucune trace des analystes qui estimaient quelques jours auparavant qu'une forte mobilisation populaire nuirait aux scores du Fidesz. La participation s'est établie autour de 70%, un chiffre en hausse par rapport à 2014. Il est aisé de constater que la couverture de l'élection hongroise par les médias français n'est pas objective. Depuis que sa victoire a été annoncée, Viktor Orban est l'objet d'une diabolisation tous azimuts. Pour Marianne, le Premier ministre hongrois s'est «poutinisé» —injure suprême pour un certain nombre de nos confrères- et ne doit son élection qu'à sa «suprématie» tirée d'un «réseau de médias-godillots propageant fidèlement sa logorrhée», un argument repris par Le Monde.
L'éditorialiste Pascal Coquis, des Dernières Nouvelles d'Alsace, bien qu'opposé aux idées de Viktor Orban, analyse au moins les raisons de son succès, qu'il attribue non pas à la manipulation de l'opinion hongroise, mais par le fait que
«À la différence de tous les leaders des partis eurosceptiques qui se sont succédé ces dernières décennies, Viktor Orban a un plan pour l'Europe.»