Selon certaines sources européennes, face à l'inflexibilité d'Angela Merkel, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire auraient jeté l'éponge sur leur projet de budget de la zone euro. Mais qu'en est-il du projet d'Europe de la Défense, défendu avec ardeur par le Président de la République en septembre dernier à la Sorbonne?
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Emmanuel Macron déclarait ainsi vouloir approfondir l'Europe de la Défense. Déjà en 1954, le projet de la Communauté européenne de la Défense était porté par la France, mais le projet avait rapidement été tué dans l'œuf… Par la France. Younous Omarjee, député européen la France Insoumise depuis 2012, n'est pas très optimiste: «"Ça a fait pschitt en 1954 et je pense que ça fera pschitt également. Parce que l'Europe de la Défense par nature, est une impossibilité, en tout cas elle est contraire aux intérêts de la France […] Nous considérons, nous, qu'il est possible de faire l'Europe sans défaire la France."
Emmanuel Dupuy, président de l'IPSE (Institut Prospective et Sécurité en Europe), délégué général des Centristes, chargé des relations internationales, constate que la France devra prendre un rôle plus important suite au Brexit: "la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, c'est 80% des dépenses militaires de l'Union européenne et que la France assume depuis ou à cause du départ britannique, 25% de ce que l'Europe consacre en matière de Défense. Il y a une nécessité d'acquérir une indépendance européenne."
Sur la question des tensions entre l'Europe, l'Otan et la Russie, le député France Insoumise considère qu'il faut reprendre le dialogue avec la Moscou: "tout doit être fait aujourd'hui au contraire pour faire baisser la tension, parce qu'en tant que Français, nous savons la valeur d'un partenariat avec la Russie et nous savons aussi les dangers que cela représente d'une confrontation avec les Russes". Il fustige en outre les errements de certains députés européens sur la question: "si on écoutait les députés européens qui s'expriment de manière irresponsable en plénière au Parlement européen, ça ferait longtemps qu'on ferait la guerre".