Et si Vladimir Poutine ne se demande pas quelle position la Chine adopte dans ses batailles contre l'Occident, les médias jouent à chaque fois la «carte de la position chinoise». À peine la Russie est-elle durement accusée, comme dans le cas de l'empoisonnement de Sergueï Skripal, que les médias libéraux russes — et pas seulement — se mettent à spéculer: «La Chine n'a pas soutenu la Russie, elle reste à l'écart et observe notre bagarre avec l'Occident». Ils en concluent que Pékin n'est ni un ami ni un allié pour Moscou, qu'il faut craindre les Chinois, qu'on ne peut pas leur faire confiance, qu'il faut se tenir à l'écart parce que soit ils nous asserviront, soit ils s'entendront dans notre dos avec l'Occident pour nous trahir.
C'est pourquoi il faut analyser les relations de la Russie avec la Chine sur une échelle globale, non pas simplement comme des relations bilatérales mais comme une alliance stratégique, voire une union afin d'atteindre les objectifs que chaque pays se fixe. Ces objectifs convergent sur l'essentiel: la nécessité de construire un nouvel ordre mondial dont le centre de gravité se trouverait en Eurasie, et non dans l'Atlantique.
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