Dans une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine après la victoire de celui-ci à l'élection présidentielle, Donald Trump a évoqué une éventuelle rencontre avec son homologue russe pour parler de la prévention de la course aux armements, a rappelé Uluc Özülker, ancien ambassadeur turc à Paris et à Tripoli, dans un entretien accordé à Sputnik.
«Quoi qu'il en soit, tout porte à croire que le Pentagone, préconisant l'entrée dans une âpre concurrence avec la Russie et la Chine pour récupérer des positions perdues,n'a pas l'intention d'agir en ce sens. Et on constate à présent une sérieuse aggravation de la tension entre l'Occident et la Russie qui présage, dirait-on, le retour à la période de la Guerre froide», a relevé l'interlocuteur de l'agence.
Selon Murat Bilhan, vice-président du Turkish Asian Center for Strategic Studies (TASAM), les démarches de Washington contre la Russie dans le cadre de l'«affaire Skripal», s'expliquent par la situation politique instable à l'intérieur même des États-Unis.
«Si Trump pratiquait une politique extérieure "de paix", cela pourrait ne pas plaire à ceux qui ont voté pour lui à l'élection. Aussi, cherche-t-il à conforter ses positions, en appliquant une ligne dure», a estimé M.Bilhan.
Le 4 mars dernier, Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial de Salisbury. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, a accusé la Russie d'être derrière l'empoisonnement des Skripal, sans toutefois présenter de preuves pour appuyer ses allégations, avant d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni.
Par la suite, 16 pays de l'UE ainsi que les États-Unis, le Canada, la Norvège, l'Ukraine et certains autres ont annoncé leur décision d'expulser des diplomates russes dans le cadre de l'Affaire Skripal. Le plus grand nombre de Russes a été expulsé des États-Unis, soit 48 diplomates et 12 employés de la mission russe auprès de l'Onu. Washington a par ailleurs ordonné la fermeture du consulat général russe à Seattle. Le nombre de diplomates expulsé dans le cadre de l'affaire Skripal avoisine désormais les 120 personnes.