Dans le cadre de l'enquête sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007, Nicolas Sarkozy a été mis en examen, mercredi 21 mars, pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournements de fonds publics libyens. Ces soupçons se fondent notamment sur les accusations de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine qui vit au Liban et qui a pris la parole sur l'antenne de la chaîne BFMTV depuis Beyrouth.
«J'ai une vérité […] Oui, il y a eu des accords avec la Libye, oui, ils n'ont pas été respectés, oui, il y a eu une guerre en Libye, oui, on sait pourquoi cette guerre a eu lieu en Libye», a-t-il indiqué à BFMTV, rappelant que cette guerre était «terrible de conséquences».
«Vous avez caché ce qui s'appelle l'enfer arabe, vous l'avez appelé […] printemps arabe.»
C'est à ce moment-là que, au lieu de continuer à écouter celui que la chaîne a elle-même invité, le présentateur de BFMTV lui a brusquement coupé la parole de manière très grossière — même s'il a dit merci — et l'a littéralement évincé de l'antenne (à partir de 8m55s).
L'incident survient après que le 20 mars, Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue dans les locaux de l'office anticorruption (OCLCIFF) à Nanterre (Hauts-de-Seine), dans le cadre de l'enquête sur le financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. C'était la première fois que l'ancien chef de l'État était entendu dans le cadre de cette affaire depuis l'ouverture d'une information judiciaire en avril 2013.
L'ex-Président français, qui a quitté le pouvoir en mai 2012, a toujours formellement démenti les faits allégués, notamment par le franco-libanais Ziad Takieddine.