La récente vague d'attaques contre les mosquées et la recrudescence des crimes motivés par la haine incitent les immigrés d'Allemagne à sonner l'alarme. Les dirigeants communautaires demandent plus de soutien et de compréhension de la part des autorités de l'État, y compris de la police.
«Je suis vraiment inquiet», a déclaré au journal DW Raed Saleh, leader parlementaire du Parti social-démocrate de Berlin.
«Je peux voir à quel point l'islamophobie est en train de se réveiller, à un degré que je n'aurais jamais cru possible il y a 10 ans», a-t-il poursuivi.
«Les attaques contre les mosquées sont inacceptables: une attaque contre une mosquée, une synagogue ou une église est toujours une attaque contre la société dans son ensemble», a déclaré M. Saleh, étant lui-même un musulman pratiquant.
Les crimes à motivation politique nés de conflits à l'étranger ont également augmenté au cours de la même période, passant de 120 à 404 cas. Le nombre de crimes à motivation religieuse a bondi de 248 à 1.516 cas.
Bien que les chiffres définitifs pour 2017 n'aient pas encore été publiés, un examen des données publiées jusqu'à présent par les différents États — Hesse, Bade-Wurtemberg, Saxe, Hambourg, Schleswig-Holstein, Berlin et Rhénanie Palatinat — montre que cette tendance pourrait se poursuivre.
«Compte tenu des dernières attaques contre les mosquées, je dirais qu'ils ont besoin d'une protection policière plus forte», estime Robert Lüdecke, le porte-parole de la Fondation Amadeu Antonio, luttant contre l'extrémisme de droite, le racisme et l'antisémitisme.
M. Lüdecke a cependant ajouté que la présence policière, seule, ne pourrait pas résoudre le problème de sécurité sous-jacent.
«Les associations islamiques ont clairement fait savoir qu'elles voulaient que leurs voix soient entendues, surtout compte tenu de ces derniers incidents criminels», a poursuivi M. Lüdecke.