«Il manque au moins 3000 places d'hébergement», a estimé mardi 20 mars, au cours d'une conférence de presse Dominique Versini, adjointe à la mairie de Paris responsable des solidarités et de la lutte contre l'exclusion.
Lors de la Nuit de la solidarité, quelque 1.700 bénévoles avaient sillonné les rues de Paris pour y recenser les SDF restés dehors dans la nuit du 15 au 16 février. Les chiffres s'avéraient bien au-delà de ceux avancés dans la communication gouvernementale: pas moins de 2.952 personnes ont dormi à la rue cette nuit-là. Le secrétaire d'État à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, avait créé la polémique en évoquant une «cinquantaine» de personnes dormant dehors, avant de revenir sur ces propos: il s'agissait en réalité du «nombre de personnes qui appellent le Samu social en fin de journée à Paris et à qui on n'arrive pas à trouver d'hébergement»…
Parmi les quelques 3.000 sans-abri recensé, la SNCF avait dénombré 200 personnes dans ses gares, la RATP 377 dans les stations de métro, 49 sans-abri ont été comptabilisés dans les services d'urgence des hôpitaux par l'AHP, tandis que les parkings Vinci ont «abrité» 121 individus. Les travailleurs sociaux de la Ville de Paris ont de leur côté compté 189 personnes dans les bois et parcs. Mais combien encore dans les buissons, les chantiers, les halls d'immeubles?
Cette situation relève «d'une urgence absolue», a déclaré mardi soir Anne Hidalgo, estimant qu'il fallait «inventer des outils nouveaux.» «Il y a aujourd'hui 16.000 places permanentes tous les jours, et il faut aller au-delà».