«Il s'agit d'armes létales vis-à-vis de Gaza, d'une structure considérée comme terroriste par les Israéliens, la France et l'Europe. On est dans une gravité exceptionnelle», s'insurge Me Gilles William Goldnadel, avocat franco-israélien, qui dénonce «un phénomène désormais récurrent.»
«De temps en temps, on ferme les yeux. Mais comment voulez-vous fermer les yeux lorsqu'il s'agit d'un trafic d'armes? […] Il arrive un moment où l'eau déborde»,
s'insurge Me Gilles William Goldnadel, avocat franco-israélien, qui dénonce «phénomène désormais récurrent».
«Il est tentant de l'utiliser pour se livrer à un commerce lucratif et en même temps politiquement agréable. Je pense que c'est le cas pour une partie du personnel consulaire à Jérusalem», commente Me Goldnadel.
L'avocat fait référence à un précédent trafic datant de 2013, impliquant le chef du garage du même consulat. Celui-ci avait transporté un chargement de 152 kg d'or, des chèques pour un montant de 2 millions d'euros, des centaines de téléphones cellulaires et 500 kg de tabac.
«L'irritation est davantage par rapport au consulat que par rapport à la France. Peut-être que cet incident aura du bon, à savoir faire méditer un peu les autorités françaises, par rapport à une sorte de laxisme qui existe au consulat français de Jérusalem», estime l'avocat.
Israël dénonce régulièrement le rôle d'ambassade officieuse des autorités palestiniennes que jouerait ce consulat. Un avis que Me Goldnadel partage, tout en le tempérant:
«Autant je suis sévère à l'égard du consulat français à Jérusalem, autant il semblerait que mes informations soient bonnes: les autorités françaises ont coopéré pleinement avec les autorités israéliennes.»
Sur le fond du dossier, il est trop pour juger, estime pour sa part Gilbert Roger, sénateur (PS) et président du groupe France-Palestine:
«Ce dont il faut être sûr, c'est de la culpabilité ou de la non-culpabilité de l'agent en question. Il faut que ça se fasse dans la transparence, et pas comme a l'habitude de le faire l'État d'Israël, en faisant des détentions administratives sans jugement, sans avocat, etc.»
C'est sur ces bases qu'il accepte de se prononcer sur l'impact qu'aurait cette affaire sur les relations franco-israéliennes, notamment du côté français:
«Si la transparence prouve qu'il est coupable, il n'y aura rien à dire. Si ce n'est pas le cas, cela va altérer les relations.»