L'ambassadeur britannique à Moscou, Laurie Bristow, a été convoqué ce matin au ministère russe des Affaires étrangères où une note lui a été remise stipulant qu'«en réponse aux actions provocatrices de la partie britannique et aux accusations sans preuves contre la Russie en lien avec l'incident du 4 mars dans la ville de Salisbury» la partie russe a pris une série de mesures.
Outre l'expulsion de 23 diplomates britanniques, la Russie a retiré son autorisation pour l'ouverture d'un consulat UK à Saint-Pétersbourg et a mis fin à l'activité du Conseil britannique en Russie.
«Compte tenu de la disparité dans le nombre d'établissements consulaires des deux pays, l'autorisation de la Russie pour l'ouverture et le fonctionnement d'un Consulat général du Royaume-Uni à Saint-Pétersbourg est révoquée. Des procédures appropriées seront mises en œuvre conformément à la pratique juridique internationale», a fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères.
«Étant donné que le statut du Conseil britannique en Russie n'est pas régularisé, son activité est arrêtée», a ajouté la diplomatie russe.
La partie britannique a été également avertie qu'en cas d'autres mesures inamicales à l'encontre de la Russie, la partie russe se réservait le droit de mettre en place d'autres mesures de rétorsion.Le 4 mars dernier, l'ancien colonel du GRU, service de renseignement militaire russe, Sergueï Skripal et sa fille Iulia ont été retrouvés inconscients dans la ville de Salisbury, à 140 km de Londres. Souffrant d'une intoxication à un agent neurotoxique, ils se trouvent actuellement dans un hôpital.
Sergueï Skripal a été recruté comme agent double par les services secrets britanniques en 1995. Il a fourni au MI6 les noms de plusieurs dizaines d'agents opérationnels russes sur le sol européen avant d'être démasqué en 2004 puis condamné en 2006 à 13 ans de prison pour haute trahison. Gracié en 2010, il a été livré aux États-Unis aux côtés de trois autres personnes reconnues coupables d'espionnage au profit de Washington, dans le cadre d'un échange qui avait permis à Moscou de rapatrier 10 agents dormants. L'homme vit depuis au Royaume-Uni.
Selon le sénateur et ancien employé du Service fédéral de sécurité Igor Morozov, la décision de mettre fin à l'activité du Conseil britannique en Russie tenait au fait qu'il servait de couverture au renseignement britannique.