Après que le cabinet britannique a formulé des accusations contre la Russie dans le cadre de l'affaire de l'ex-espion russe Sergueï Skripal, qui a été empoisonné au Royaume-Uni, le professeur Piers Robinson, détenteur de la chaire de la politique, de la société et du journalisme politique à l'université de Sheffield, a évoqué dans une interview exclusive à Sputnik les objectifs politiques d'un soutien à de telles attitudes.
Un contexte global
Piers Robinson a expliqué en outre qu'il était particulièrement important pour les gouvernements occidentaux de détourner l'attention de leurs citoyens, de plus en plus conscients des interventions de leurs pays dans le monde, tant secrètes qu'ouvertes.
«La position de l'Occident semble actuellement relativement faible: s'il échoue en Syrie, ce sera le premier pays où il a essayé de renverser le régime et où il a essuyé un revers. Et pour détourner l'attention de la prise de conscience croissante par l'opinion de ses agissements depuis 17 ans, l'Occident a tendance à diaboliser la Russie».
Un contexte local
Le 14 mars, les médias britanniques ont accordé une attention particulière à ce qu'ils considéraient comme l'isolement du leader travailliste Jeremy Corbyn à la Chambre des communes pour son soutien insuffisant à la décision de la Première ministre, Theresa May, d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni. Piers Robinson a ajouté que l'idée de la subversion russe servait de plus en plus la scène intérieure des démocraties occidentales pour museler les non-conformistes.
«Il sera plus juste de l'interpréter comme une disposition de forces et intérêts politiques qui convergent à un moment donné ayant des objectifs similaires et qui agissent dans ce sens. Dans le contexte actuel de la politique intérieure britannique, on peut constater une perte de forces et la tentative d'user de la russophobie en qualité de moyen d'acculer Jeremy Corbyn, comme vous pouvez le voir clairement aujourd'hui», a-t-il noté.