Abou Dhabi désormais dans le viseur de la justice américaine? C'est le quotidien américain, le New York Times, qui révélait début mars qu'un homme d'affaires libano-américain aurait été interrogé par le procureur spécial Robert Mueller au sujet de l'enquête sur l'ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine. Décrit comme conseiller du prince héritier émirati Mohammad bin Zayed al-Nahyan, cet homme d'affaires, Georges Nader, aurait cherché à influer sur la politique étrangère américaine afin de favoriser les Émirats.
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À chaque semaine, son lot de révélations sur l'enquête de la justice américaine sur une éventuelle ingérence russe dans la présidentielle américaine qui aurait contribué à favoriser Donald Trump. Début mars, une fuite bien orchestrée publiée dans la presse laissait entendre que le Président américain aurait été, via des intermédiaires, «acheté» par les Émiratis. Eric Dénécé, directeur du CF2R, Centre Français de Recherche sur le Renseignement, considère qu'il s'agit une nouvelle fois d'une «affaire qui n'a pas de fondement» et parle ainsi de «cabale» et de «chasses aux sorcières». Selon lui, le magistrat Robert Mueller essaie de trouver quelque chose à tout prix, un processus qui dure depuis la campagne de 2016 et qui reflète selon lui une «dérive de la démocratie américaine qui est extrêmement inquiétante».
Tandis que le camp démocrate ne cesse d'accuser Trump d'être un agent de l'étranger, Eric Dénécé rappelle que les États-Unis ont procédé dans de nombreux pays à des regime change, à la déstabilisation ou à l'élection de leur candidat le plus favorable: «un certain nombre de représentants politiques américains notamment des services, expliquent très clairement que dans le passé, ils ont interféré dans des processus électoraux à l'étranger notamment dans la réélection de Boris Eltsine».