Dans une interview accordée à Sputnik, Stéphane Vaisse, responsable de la CGT, un des cheminots qui se sont déplacés à la gare de Lyon à Paris pour protester contre la réforme de la SNCF a expliqué qu'ils étaient là pour «réaffirmer […] nos choix sur ce qui va se passer dans les prochains jours».
Et dans les jours à venir, selon Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, une «quinzaine de mobilisations» auront lieu dans toute la France contre «le projet de casse de la SNCF». Ils espèrent qu'après cette mobilisation qui précède celles qui viendront dès le 22 mars:
«Les collègues nous suivront et on risque d'avoir une belle grosse grève dans les jours qui viennent», a expliqué à Sputnik Fabien Villedieu de Sud Rail.
D'après les cheminots mobilisés en ce jour du 80e anniversaire de la SNCF, ils s'inquiètent pour leur avenir:
«On ne veut pas que les 80 ans de la SNCF rime avec l'année de sa privatisation. C'est pour ça qu'on est là».
«80 ans de la SNCF ça veut dire 80 ans de service public ferroviaire dans le pays au moment où le gouvernement est en train justement de casser le service public ferroviaire et de préparer à livrer ce bien public, ce bien de la nation aux appétits privés et financiers qui se servent déjà par rail 1.7 milliard par an, qui se servent sur notre dos, sur notre travail et sur le dos du bien de la nation», a fait savoir un des mobilisés.
Le changement de statut juridique de la SNCF, qui passera d'EPIC (Établissement public à caractère industriel et commercial) à celui de société nationale à capitaux publics, lui permettra, selon le gouvernement, de réduire son passif et lui évitera ainsi de payer chaque année 1,5 milliard d'euros d'intérêts aux banques.
D'après Les Échos, la Cour des comptes évalue à 1,1 million le nombre de bénéficiaires de ce passe-droit, soit un manque à gagner de 50 à 100 millions d'euros pour la SNCF. La Cour réclame une gestion plus rigoureuse.