A la poursuite du bonheur: pourquoi nous croyons les fakes

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Parmi les avantages indéniables des réseaux sociaux figurent la démocratisation de l'information, qui provient à présent autant des sources officielles que des blogs indépendants, la vitesse de sa propagation et l'écho qu'elle reçoit.

Mais ces avantages sont aussi un danger — les centaines de milliers de sources, la vitesse de propagation de l'information et la liberté d'expression dans tous les sens du terme. Selon le site d'information Gazeta.ru.

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A l'aube de l'internet, il semblait que cette nouvelle technologie deviendrait la plus importante source indépendante d'informations. Au final, nous nous sommes noyés dans une mer de faits non vérifiés, de désinformations et de provocations (on notera à juste titre que l'internet n'a rien à envier aux médias traditionnels à ce sujet). Ainsi, les réseaux sociaux sont devenus une source d'endorphine et non d'information, où les émotions sont plus importantes que les faits. Chaque utilisateur souhaite recevoir des informations qui confirment sa justesse et lui donnent satisfaction. D'où la propagation de fakes — des événements qui n'ont jamais eu lieu aux citations jamais prononcées. Sachant que ce phénomène ne touche pas qu'un public marginal: il atteint même des personnalités publiques et de leaders d'opinion.

Dans son émission Last Week Tonight, John Oliver a cité des statistiques affligeantes sur la présidentielle américaine: 44% des Américains auraient puisé leurs informations sur les candidats et sur le déroulement de l'élection uniquement sur Facebook, tout en sachant que 38% des informations sur les pages pro-républicaines et 19% des informations sur les pages soutenant les démocrates étaient déformées ou fausses. 19%, c'est plus que beaucoup.

Les gens qui préfèrent les informations qui leur sont agréables ou concordent avec leurs idées ne perçoivent pas d'un œil critique les informations confirmant leur avis et, d'un autre côté, ne croient pas les informations véridiques susceptibles d'ébranler leur position.

Il n'y a pas de vérité sur les réseaux sociaux. Il y a de nombreuses et différentes vérités et des vérités contradictoires qui existent de plein droit de telle sorte que tout le monde peut choisir une image du monde à son goût. Même entièrement tissée de fakes.

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D'où la question de savoir ce qui est plus dangereux pour la liberté d'expression: la censure ou une bouillie de fakes, d'intox et d'informations véridiques où il est impossible de distinguer la vérité du mensonge?

La popularisation des opinions, l'agressivité du milieu médiatique, le changement d'attitude envers les médias et les blogs (non pas comme une source d'information mais comme une source de satisfaction psychologique), la peur de l'isolement et l'aspiration à dire ce que l'on veut ne remettent pas seulement en question la liberté d'expression sur internet. Cela laisse une empreinte sur notre attitude envers l'information dans l'ensemble, notre manière de choisir les sources à partir de toute la diversité en s'arrêtant seulement sur ce qui nous est agréable et confirme la justesse de notre position en niant tout ce qui soulève des questions désagréables. Cela atrophie également la capacité des gens à réfléchir et à tirer leurs propres conclusions. Et cet article ne fera pas exception. Ceux qui pensent comme l'auteur en feront l'éloge, et tous ceux qui pensent que cette description ressemble trop à leur propre comportement le rejetteront. Alors qu'on voudrait qu'il suscite la réflexion sur notre réaction aux défis des nouvelles technologies qui changent notre vie, mais aussi notre réflexion. Du moins tant que nous serons encore capables de réfléchir.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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