À l'approche de sa visite officielle à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, le chancelier autrichien Sebastian Kurz a commenté les relations actuelles entre la Russie et l'Union européenne.
«Nous sommes très inquiets par le niveau élevé de tensions entre l'Est et l'Occident. En tant que pays neutre, l'Autriche se manifeste immuablement comme un constructeur de ponts entre l'Est et l'Occident ainsi comme un pays qui fournit des pistes pour établir un dialogue, comme l'ont démontré les négociations sur l'Iran et la Syrie», a-t-il expliqué aux médias russes.
Selon lui, l'Autriche va essayer de prôner un dialogue constructif et ouvert comme base pour rechercher des réponses communes aux défis qui se posent devant les pays.
«Le rétablissement de la confiance était une priorité de la présidence autrichienne dans l'OSCE l'année dernière. La rencontre avec Vladimir Poutine visera donc en premier lieu à discuter des possibilités de rétablissement de la confiance mutuelle. Nous allons également discuter des relations entre la Russie et l'Union européenne en général, du conflit en Ukraine, ainsi que de la situation en Syrie. Je suis persuadé que la paix à long terme en Europe n'est possible qu'avec la Russie, et non contre elle», a-t-il souligné aux médias russes.
«Les sociétés autrichiennes ont déjà investi plus de cinq milliards d'euros en Russie. En ce qui concerne l'énergétique, il est important de diversifier les itinéraires de livraisons et les sources. Nord Stream 2 doit être étudié seulement dans ce contexte. Pour le moment, l'importation de gaz en Europe équivaut environ aux deux tiers des besoins européens en gaz et il est évident que nous devons diversifier nos itinéraires de livraisons. De plus, nous sommes fiers en Autriche que les ressources énergétiques renouvelables représentent un tiers de notre balance énergétique et du fait que nous ayons renoncé à l'utilisation du nucléaire», a-t-il précisé.
«La Russie est un voisin important pour l'Union européenne. Le développement du dialogue entre la Russie et l'Union européenne sur différentes questions, allant de la politique extérieure aux droits de l'Homme en passant par la société civile constitue notre intérêt commun», a ainsi relaté M.Kurz.
Comme l'indique le chancelier autrichier, dans ce lien, il est important de mettre en avant les rencontres entre Federica Mogherini et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
«Malgré le fait que nous soutenons les sanctions à l'encontre de la Russie, nous voulons aider à rechercher une solution pacifique à la crise en Ukraine et à ce qui la concerne via le respect des Accords de Minsk. Dans ce contexte, il est important de créer des stimulants positifs, comme l'a proposé l'ancien ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. Lorsque nous verrons des progrès considérables dans l'application des Accords de Minsk, nous étudierons la possibilité de lever certaines sanctions antirusses appliquées par l'Union européenne», a-t-il conclu.
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz est attendu à Moscou pour sa première visite officielle d'une durée de deux jours. Dans le cadre de sa venue, il rencontrera Vladimir Poutine afin de discuter des relations bilatérales entre l'Autriche et la Russie, ainsi que des questions internationales et régionales importantes.