Tout en affirmant que les chiffres avancés sont actuellement en train de retomber à un niveau se situant entre 80 et 120 plaintes par mois, et environ 700 plaintes annuelles concernant les viols, le juriste a admis que les campagnes menées sur les réseaux sociaux, comme #BalanceTonPorc et #MeToo, «permettent de prendre conscience de la gravité de certains comportements, d'identifier et de punir des gens ayant commis des infractions[…] cette chape de plomb cède enfin, c'est très bien».
Cependant, tout en n'excluant pas que les médias ont leur place dans la vie publique, il affirme qu'en aucun cas ils ne pourraient se substituer à la justice. «La présomption d'innocence s'applique à tous, quelle que soit son origine ethnique, sa nationalité ou son statut social. Il existe un droit absolu à l'information mais il ne saurait y avoir de tribunal médiatique», a-t-il affirmé.
Réagissant à la critique souvent adressée aux juges, de pratiquer une justice à deux vitesses, quand il s'agit de personnalités politiques, le procureur a été catégorique:
«Non, certainement pas! Nous avons déjà démontré, au parquet de Paris, que nous n'avions pas peur de mettre en cause des gens haut placés, voire des membres du gouvernement. En tant que magistrats, nous avons une obligation d'impartialité».
Pour conclure, le magistrat a incité les victimes de viol à signaler sans attendre leurs agresseurs. «Plus une victime tarde à le faire, plus elle rend difficile le travail de la police et de la justice. En gardant les choses pour soi, on ne rend service à personne et surtout pas à soi», a-t-il expliqué. Tout en conseillant à celles qui hésitent de s'adresser aux associations d'aides aux victimes qui sauront les conseiller.