Depuis plus d'un an déjà, Donald Trump est Président des États-Unis et son travail à ce poste pourrait être évalué comme «médiocre», a estimé l'ancien représentant du Texas à la Chambre des représentants du Congrès américain Ron Paul dans un entretien accordé en exclusivité à Sputnik.
«Il n'a sans doute pas fait son travail moins bien que les autres, mais somme toute, je ne pense pas qu'à présent, les Présidents contrôlent effectivement la situation. On ne le dirait toutefois pas du "pouvoir secret", notamment d'acteurs agissant en coulisses et d'un gouvernement de l'ombre qui contrôlent notre système monétaire, notre politique extérieure et notre bien-être, et qui sont étroitement liés aux médias et au complexe militaro-industriel», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que l'institution même de la présidence n'était pas aussi importante qu'on voulait bien le croire.
«Je pense que s'il [Donald Trump, ndlr] s'en tenait à sa position personnelle et organisait avec la Russie des relations différentes de celles d'aujourd'hui, s'il rappelait les troupes (américaines) dans le pays et ordonnait de ne pas aggraver la situation, il ne serait tout simplement pas toléré», a supposé M.Paul.
Parlant de la place occupée par les États-Unis dans le monde contemporain, il a constaté que depuis plusieurs décennies, la politique étrangère américaine visait à consolider la position dominante de Washington.
«Nous faisons des pressions sur les gens, et s'ils font ce que nous leur disons de faire, nous leur envoyons plus d'argent, car nous pouvons imprimer nous-mêmes la devise mondiale. Et s'ils ne nous écoutent pas, nous devons nous engager dans une petite agression et larguer des bombes», s'est souvenu l'interlocuteur de Sputnik.
Dès le premier jour, quand tout cela a commencé en 1998, M.Paul s'est prononcé contre les sanctions imposées à l'Irak, en prévenant que cela pourrait mener à la guerre.
«Tôt ou tard, nous ferons faillite. […] Personne ne sait quand cela se produira, mais quoi qu'il arrive, nous ne pouvons plus continuer à faire ce que nous faisons à présent. Nous ne pouvons plus diriger le monde. Notre déficit dépasse toutes les limites. Et l'attitude envers les États-Unis commence elle aussi à changer dans le monde. Si autrefois, on nous saluait, alors que nous-mêmes, nous avons essayé d'aider les gens, à présent, nous ne nous appliquons qu'à élargir de plus en plus notre influence dans le monde», a résumé l'homme politique américain.