Un ex-lieutenant-colonel du service secret russe raconte à Sputnik comment ont évolué les tactiques du FSB et lève le voile sur le fonctionnement de ce dernier.
«En effet, ces dernières années, le FSB a considérablement amélioré son travail en matière de lutte antiterroriste», indique dans une interview à Sputnik, Alexandre Goussak, ex-parton du département antiterroriste du Service fédéral de sécurité (FSB).
Analysant le dispositif qui a permis d'obtenir ce résultat, l'ancien responsable cite le réseau d'agents, permettant d'infiltrer des groupes illégaux, qui est un héritage du KGB et source de fierté du service. «Grâce à cela, des dizaines d'attentats à Moscou ont été déjoués à l'étape préparatoire», explique-t-il.
Ce rôle particulier qu'on confère aux agents constitue en effet une tactique relativement nouvelle. Dans les années 1990, l'objectif était d'éliminer physiquement les terroristes, explique M.Goussak et ajoute: «En réalité, on peut couper les têtes au dragon sans arrêt, il en poussera d'autres».
«Après l'attentat de Volgograd, j'ai posé la question de savoir pourquoi nous n'avions personne dans les Veuves noires, le groupe qui a organisé l'attaque», se rappelle-t-il de l'attentat suicide perpétré dans une gare du sud de la Russie en 2013 et qui avait fait 18 morts et 45 blessés.
«Maintenant, à ma connaissance, tout un réseau d'agents travaille sur cette organisation, et cela donne des résultats. On a commencé à travailler de sorte de faire renoncer aux terroristes à leurs projets aux étapes les plus précoces, à l'étape de l'idée», poursuit l'ex-lieutenant-colonel. «La personne introduite ne travaille pas un jour, pas une semaine, elle poursuit soigneusement une politique pendant des mois pour détruire le groupe dangereux».
Revenant en arrière, Alexandre Goussak note aussi un important progrès technique qui a sans aucun doute profité au service secret, ce dernier ayant créé une vaste base de suspectes. Or, tous ces moyens restent tout de même incomparables avec le courage humain, conclut l'ancien lieutenant-colonel.