Le fait que Daech ait été vaincu ne signifie pas la défaite de l'idéologie djihadiste, il y a des facteurs facilitant son existence, estime M.Bechari.
«Les raisons qui suscitent le mouvement djihadiste n'ont pas disparu. Certains groupes continuent de parler de la domination américaine, des croisades, etc. […] Des nouvelles cellules terroristes sont créées partout, elles utilisent différents facteurs idéologiques pour recruter de nouveaux membres», a-t-il déclaré.
En plus, la structure spécifique des organisations islamistes assure leur viabilité, a ajouté l'expert.
«Même si un dirigeant de Daech ou d'une autre structure terroriste est tué, cela ne signifiera pas la fin de cette organisation. […] Ce phénomène continuera à l'avenir. Et il menace la sécurité dans cette région», a-t-il expliqué.
«Dans certaines pays, le phénomène [d'extrémisme, ndlr] s'est répandu puisqu'il était associé aux aspirations et aux intérêts de certaines entreprises qui poursuivaient naturellement des intérêts et des objectifs directement liés à la prédominance des ressources énergétiques de cette région», a-t-il indiqué.
Des organisations terroristes ont aussi eu d'autres canaux de financement, suppose M.Bechari. Selon lui, certaines États et structures ont profité du facteur djihadiste sous différents prétextes.
Mohamed Bechari a évoqué un autre point vulnérable de la victoire relative sur Daech. Il s'agit de l'interaction des puissances mondiales et régionales au Proche-Orient.
«Cette étape après la victoire sera liée à la façon dont les autres, les principaux acteurs de cette région, se comporteront dans le contexte des événements qui se déroulent au Proche-Orient mais aussi dans d'autres pays du monde, en Afrique, en Europe», a-t-il constaté.