Les agents de renseignement soviétiques infiltrés à l’étranger avaient bien sûr comme couverture d’autres métiers que celui d’espion. C’étaient parfois leurs vrais métiers. Retrouvez quelques noms d’espions soviétiques dont les activités ont été en partie déclassifiées ces dernières années. On les retrouve dans l’ouvrage «Agents de renseignement soviétiques 2» présenté mercredi par la Société historique de Russie.
George Koval, agent-chimiste
George Koval, qui a opéré sous le nom de code de Delmar, était chimiste ce qui lui a permis de devenir enseignant à l’Institut de chimie Mendeleev à Moscou après la fin de sa carrière d’espion.
L’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne a mentionné George Koval, toujours sous son vrai nom, dans son célèbre roman Le Premier Cercle.
OTD Jan 31 2006 #George_Koval died. The #Atomic_Spy who got away. Settled in USSR. Posthumously honored by Putin & Co pic.twitter.com/KK32tghUvq
— SPIES&VESPERS (@SpiesVespers) 31 janvier 2018
Alexeï Kozlov, agent-teinturier
Alexeï Kozlov a travaillé comme employé ou propriétaire d’une teinturerie ou entrepreneur vendant du matériel de nettoyage à sec dans tous les pays où il était infiltré: en Europe, en Afrique, en Asie. Il se faisait passer pour un Allemand ayant longtemps résidé en Algérie.
Arrêté suite à la trahison d’un autre espion soviétique, Oleg Gordievski, il a passé de longs mois en prison avant d’être échangé contre dix espions allemands arrêtés en RDA et en URSS et un militaire sud-africain fait prisonnier en Angola. Sortant de la prison de Pretoria, cet homme de 90 kg ne pesait plus que 58 kilos.
Iskhak Akhmerov, agent-fourreur
Les informations concernant un agent opérant sous les noms de code Jung, Albert et Michael Green qu’on trouve sur internet portent en fait sur une seule personne, Iskhak Akhmerov, un as du renseignement soviétique de l’époque de la Seconde guerre mondiale, précise le journal Business Gazeta.
Исхак Ахмеров — советский разведчик, полковник, руководитель советской агентуры в США в 1942—1945 pic.twitter.com/9R0pLajvDx
— Гумер (@gumergab) 3 janvier 2014
Son grand-père lui a appris son métier de fourreur quand il était encore très petit. Devenu diplomate et agent de renseignement, Iskhak Akhmerov s’est servi de ces connaissances.
Pendant sa première mission aux États-Unis, à la veille de la Seconde guerre mondiale, il avait en outre réussi à organiser l’opération spéciale Neige qui a permis à l’URSS d’éviter une guerre contre le Japon. L’opération s’est tenue sous le contrôle personnel de Joseph Staline, d’après les médias russes.
Mikhaïl et Elizaveta Moukasseï, agents-commerçants
13 августа 1907 г родился Михаил Исаакович Мукасей- разведчик-нелегал в США и странах Западной Европы, почётный сотрудник госбезопасности. pic.twitter.com/FTXfUnOvMV
— Чтобы помнили (@dav2307) 12 août 2017
Mikhaïl Moukasseï (noms de code Zéphyr et Walter) et son épouse Elizaveta (noms de code Elza et Vichnia, Cerise) ont passé des dizaines d’années à l’étranger à partir de 1939, sans jamais se faire soupçonner par les services de contre-espionnage des pays où ils étaient infiltrés. M.Moukasseï, qui avait lui-même perdu de nombreux proches pendant la Seconde guerre mondiale, se faisait passer pour un négociant ayant survécu à plusieurs camps de concentration. C’était la vraie biographie d’un autre homme qu’il avait aidé à émigrer en Israël.
Ivan Mikheïev, agent-prêtre
L’agent de renseignement soviétique Ivan Mikheïev était un vrai croyant. Devenu prêtre, il a demandé à ses chefs du Service de renseignement, de lui permettre de rester en service, d’après le jounaliste Valeri Smirnov cité par le journal Nezavissimaïa Gazeta.
Jelena Modrzynska, agent-philosophe
Originaire d’une famille de nobles polonais, Jelena Modrzynska (1910-1982) a travaillé à Varsovie sous le nom de code de «Maria» à la veille de l’invasion nazie de l’URSS (1940-1941). Analyste chargée des agents implantés au Royaume-Uni, elle a notamment surveillé les activités des «cinq de Cambridge». Selon elle, les membres de ce groupe d'espionnage et anciens étudiants de l'université de Cambridge (Kim Philby, Donald Maclean, Anthony Blunt, Guy Burgess et John Cairncross) étaient des agents doubles dont la mission était de désinformer l’URSS.
Présentant, mercredi l’ouvrage consacré aux agents de renseignement soviétiques, le directeur du Service de renseignement extérieur (SVR) Sergueï Narychkine a noté: «Nous comprenons que l’histoire du service de renseignement extérieur du pays, surtout sa partie classifiée, doit devenir publique. Le destin héroïque de nombreux agents légendaires est un bon exemple pour toutes les générations de Russes, surtout pour les jeunes».